« 10 jours sans écrans » : des milliers de jeunes prêts à relever le défi
Le 13 mai a marqué le lancement du défi collectif « 10 jours sans écrans ». Pendant plus d’une semaine, les jeunes, de la maternelle au lycée, sont invités à ranger leurs écrans. Cette initiative vise à encourager les familles et les écoles à repenser leur rapport au numérique.
Le défi « 10 jours sans écrans » est lancé ! Du 13 au 22 mai, les enfants et les adolescents sont appelés à se déconnecter. L’objectif : stopper l’usage des écrans afin de favoriser les interactions réelles, le jeu libre et l’activité physique. Cette initiative est soutenue par plusieurs associations, institutions éducatives et collectivités. Elle intervient dans un contexte de préoccupations croissantes concernant l’impact des écrans sur le développement des jeunes.
Plus de 100 000 jeunes participent au défi sans écrans
Plus de 118 000 jeunes issus de près de 800 structures s’engagent à relever le défi. « Alors que le temps d’exposition aux écrans progresse d’année en année et que l’équipement des foyers a explosé, le défi “10 jours sans écrans” prend de l’ampleur chaque année », se félicite l’association « 10 jours sans écran ». « Les crèches, collèges, ou écoles, parents d’élèves, professionnels de la santé et de l’éducation, associations, médiathèques, particuliers, élus, artistes, les acteurs de l’éducation unissent leurs efforts pour une mobilisation sociétale d’envergure dans une démarche d’éducation populaire », poursuit-elle.
Une exposition toujours plus massive des jeunes aux écrans
Télévisions, jeux vidéo, consoles, tablettes et smartphones… En France, le temps passé devant les écrans ne cesse de croître, et ce dès le plus jeune âge. Il est estimé en moyenne à 1 h 20 par jour chez les enfants de 3 ans et demi, selon Santé publique France. Et plus ils grandissent, plus la tendance s’accentue. Le temps d’écran passe en effet à 1 h 34 autour de 5 ans. Et il atteint 5 h 10 chez les 16-19 ans, selon une étude Ipsos de 2024. Par ailleurs, 24 % des 8-18 ans déclarent qu’ils ne tiendraient pas plus d’une heure sans leur smartphone, indique l’association e-Enfance.
Surexposition des écrans : des effets délétères sur la santé
En parallèle, des études dénoncent les conséquences cognitives, sociales et physiques des écrans. Isolement, sédentarité (lire aussi notre article), trouble du sommeil (lire notre dossier), surpoids… l’impact de la surexposition aux écrans est bien réel. D’autres parlent aussi de retard de langage, de troubles de l’attention et de la mémorisation.
La Haute autorité de santé prône ainsi l’interdiction des écrans avant l’âge de 3 ans « si les conditions d’une interaction parentale ne sont pas réunies ». De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’« à deux ans, une heure devant l’écran doit être un maximum ; moins, c’est mieux ».
Des astuces pour diminuer son temps d’écran au quotidien
Pour aider les jeunes à décrocher, l’association e-Enfance a formulé tout un tas de conseils. Elle recommande de supprimer les notifications inutiles et d’acheter un réveil pour ne pas commencer la journée avec son smartphone. Autre astuce : s’imposer un temps d’écran en réglant des alarmes. Il est également conseillé de se fixer des règles de bon usage. Par exemple, en bannissant les écrans au réveil, à table, en famille ou 2 heures avant le coucher. Les parents, premiers modèles des enfants, sont eux aussi invités à limiter leur temps de connexion.
Vers une prise en charge politique
Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, était à Bondy (93), au groupe scolaire Noue-Caillet, le 13 mai, pour lancer l’événement. Elle a annoncé à cette occasion vouloir « instaurer, dès la rentrée 2025, un droit à la déconnexion des outils numériques d’échange avec les familles ». « Une concertation avec les collectivités territoriales va être menée dans les prochaines semaines », a-t-elle ajouté. Cette dernière a également partagé son intention d’interdire de façon généralisée les téléphones portables au collège, dès la rentrée prochaine.