Assistants médicaux : 6000 contrats signés… et bientôt 10 000 ?
Lancée en 2019 avec la réforme « Ma Santé 2022 – un engagement collectif », la mise en œuvre de postes d’assistants médicaux était attendue par les professionnels. Le ministère de la Santé annonce avoir atteint la barre des 6 000 postes créés, et vise les 10 000 embauches d’ici à la fin de l’année.
C’était une des promesses de « Ma santé 2022 » pour lutter contre les déserts médicaux, créer des postes d’assistants médicaux, un nouveau métier déjà répandu chez nos voisins européens, mais qui faisait cruellement défaut dans nos contrées.
Cinq ans plus tard, l’Assurance maladie annonce avoir dépassé la barre des 6 000 assistants médicaux recrutés. L’objectif initial était la création de 4 000 postes d’ici à la fin d’année 2022. Un objectif tenu, et un nouvel horizon de 10 000 assistants d’ici à la fin 2024 qui semble désormais possible.
Un métier hybride
Pénurie de médecins généralistes (6,7 millions de Français n’ont pas de médecin traitant), déserts médicaux (dans une commune sur trois)… La situation a poussé les pouvoirs publics à développer ces métiers hybrides.
Les assistants médicaux ont trois grandes missions à remplir : la prise en charge administrative, une assistance au médecin lors de la préparation du rendez-vous et un accompagnement du patient dans ses démarches post-consultation. « L’emploi d’un assistant médical permet au médecin une organisation optimisée et le suivi de 10 % de patients supplémentaires en moyenne » détaille Thomas Fatôme, directeur de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam), dans un communiqué.
Pour des infirmiers ou aides-soignants en reconversion qui valident une formation d’adaptation à l’emploi (FAE) ou à des profils plus généraux titulaires d’un certificat de qualification professionnelle (CQP), le métier d’assistant médical séduit de plus en plus. Et les médecins, souvent débordés par la charge de travail, adoptent le concept.
Une aide financière pour les médecins
Pour inciter les généralistes et les spécialistes à adhérer au dispositif, le ministère de la Santé a ainsi mis en place une aide financière annuelle (notamment pour assurer un salaire attractif aux assistants médicaux), qui n’est pas sans contrepartie. Les médecins passent un contrat de cinq ans avec la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), durée au cours de laquelle ils doivent justifier d’une augmentation significative de leur patientèle, et qui perdure dans le temps.
Pour atteindre son objectif des 10 000 contrats d’ici à fin 2024, l’Assurance maladie a aussi déployé ses agents à travers tout le pays, pour démarcher les médecins encore réticents à l’idée d’un assistant à leur cabinet. De juin à décembre 2023, les délégués de la CPAM ont rencontré 35 000 médecins généralistes, libéraux ou spécialistes. Une manière de promouvoir cette nouvelle profession, avec pour cible prioritaire les déserts médicaux. L’Assurance maladie estime en effet que « 60 % des contrats ont été signés par des médecins exerçant en zones sous-denses ». Enfin, « les contrats se répartissent à 75 % pour les médecins généralistes et à 25 % pour les médecins spécialistes. »
© CIEM / Mathieu Yerle