Clauses abusives, manque d’information, pratiques trompeuses… la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes relève un nombre inquiétant d’anomalies au sein des salles de sport et de remise en forme.

© Shutterstock

Plus de 70 % des salles de sport présentent des anomalies, selon la DGCCRF

Clauses abusives, manque d’information, pratiques trompeuses… La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes relève un nombre inquiétant d’anomalies au sein des salles de sport et de remise en forme.

Plus de 70 % des salles de sport et de remise en forme contrôlées présentent au moins une anomalie. C’est le lourd constat révélé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ce chiffre est issu d’une enquête réalisée auprès de 571 établissements, grandes franchises comme petites salles, entre 2022 et 2023.

Salles de sport : un secteur en pleine croissance, mais fragilisé

Le marché des salles de sport et de remise en forme est en plein essor depuis une dizaine d’années, un secteur qui a lourdement été affecté par la crise de Covid. Les salles cherchent alors à relancer leurs abonnements, quitte parfois à utiliser des arguments commerciaux déloyaux. C’est dans ce contexte concurrentiel que la DGCCRF a souhaité mener une série de contrôles.

Des informations essentielles souvent absentes

Premier constat : un déficit d’informations précontractuelles massif. La moitié des établissements contrôlés ne respectent pas leurs obligations sur ce point. « Les anomalies les plus fréquentes incluaient l’absence de remise de documents tels que les conditions générales de vente (CGV) ou le règlement intérieur avant signature des contrats » indique la DGCCRF. Elle pointe aussi le manque d’informations sur le droit de rétractation, en particulier pour les contrats souscrits en ligne ou encore « l’absence d’informations sur le médiateur de la consommation – dispositif qui oblige les professionnels à offrir à ses clients un dispositif en vue de la résolution amiable d’un éventuel litige ».

Autres anomalies, sur les prix et conditions de vente cette fois. Dans plus d’un tiers des cas, l’affichage s’avère incomplet, illisible ou absent. Et après la souscription, 39 % des établissements ne délivraient pas de factures conformes.

Clauses abusives et résiliation compliquée

Les contrats d’abonnement, eux aussi, présentent des irrégularités. 46 % d’entre eux comprennent en effet « des clauses illicites ou abusives ainsi que des clauses figurant dans des corps de caractère trop petits pour être lus », pointe la Direction.

Par ailleurs, certains établissements contrôlés rendaient volontairement la résiliation des abonnements complexe, pour décourager leurs abonnés.

Des pratiques commerciales trompeuses persistantes

26 % des établissements contrôlés usent de pratiques commerciales trompeuses. « Un chiffre stable par rapport à l’enquête précédente », précise la DGCCRF, mais encore trop élevé.

La Direction a ainsi constaté des offres promotionnelles trompeuses ainsi que le non-respect des promotions affichées. « Dans certaines salles de sport, l’affichage des tarifs a été jugé incomplet et les conditions de ventes trompeuses, notamment des abonnements “sans engagement” truffés de conditions cachées, comme par exemple des frais supplémentaires obligatoires », souligne-t-elle.

Des sanctions à la clé

Au total, 390 avertissements, 785 injonctions, 31 procès-verbaux administratifs et 2 procès-verbaux pénaux ont été dressés. La DGCCRF entend ainsi rappeler aux acteurs du secteur que la transparence et le respect des droits des consommateurs ne sont pas de simples options. Ce sont des obligations légales. De leur côté, les adeptes de fitness sont invités à être prudents. Avant toute inscription, il est recommandé de lire attentivement les contrats. Il est également conseillé de vérifier les conditions de résiliation et exiger les documents obligatoires. Car si le sport est essentiel pour être en bonne santé (lire aussi notre article), la vigilance reste de mise pour se prémunir contre les fraudes.