© Marie Etchegoyen

Henri Sannier

Alors qu’il profitait de sa retraite, après une carrière bien remplie sur les plateaux de télévision, Henri Sannier est frappé par une maladie neurologique auto-immune qui le paralyse. Après de longs séjours en hôpital et deux ans en fauteuil roulant, il réapprend peu à peu à marcher, convaincu qu’il va s’en sortir… Rencontre avec un battant.

À quel moment avez-vous appris le diagnostic de votre maladie neurologique auto-immune ?

J’ai reçu ce diagnostic après une longue errance médicale. Dans un premier temps, au CHU d’Amiens, j’ai reçu le diagnostic d’un syndrome de Guillain-Barré.
Mais le traitement entrepris, à base d’immunoglobulines, n’ayant pas donné de résultats, une nouvelle batterie d’examens a été effectuée, à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière,
à Paris. Là, on m’a appris que j’avais en fait une autre maladie auto-immune, une polyradiculonévrite chronique, et un nouveau traitement a été mis en place. Toutes les semaines au début et toutes les huit semaines maintenant, je dois faire une plasmaphérèse, c’est-à-dire que l’on m’enlève mon plasma et que l’on m’en remet un nouveau à la place. Je fais aussi deux séances de kinésithérapie par semaine. 

Vous racontez dans votre livre que vous n’avez jamais désespéré…

Je n’ai jamais douté ! Je suis d’un naturel optimiste et je crois que c’est cela qui me sauve. Je sais que je ne guérirai pas car on ne guérit pas les maladies auto-immunes mais je garde espoir. Je positive, je souris à la vie. J’ai aussi la chance d’être très bien entouré par ma famille. Ma femme a été une aidante merveilleuse pendant les pires moments de ma maladie. Mes petits-enfants ont été très attentifs, ils m’apportaient mes médicaments dans mon lit lorsqu’ils étaient là. Lorsque j’ai recommencé à marcher, ils ont marché avec moi. C’est en partie grâce à eux que je m’en suis sorti. Ils m’ont donné des ailes !

Comment votre vie bien remplie et la passion du vélo vous ont aidé à lutter contre cette maladie ?

C’est une aide car je suis un battant. Lorsque je fais du vélo, je ne mets jamais le pied à terre. Au pied d’un col, je ne m’arrête pas avant le sommet. Dans une course cycliste, même si je suis en queue de peloton, je ne me laisse pas lâcher. Lors de ma carrière, lorsque mon audimat n’était pas assez bon, je redoublais de vigueur… Pour moi, la vie est un challenge, tout le temps ! Et c’est un peu comme cela que je me bats contre la maladie aussi !

Raconter votre histoire, c’est une façon d’apporter de l’espoir aux autres malades ?

C’est pour cela que j’ai écrit ce livre ! Je reçois beaucoup de courriers et de mails et un éditeur m’a convaincu de livrer mon témoignage afin d’apporter un peu de mon optimisme aux autres. J’ai accepté de le faire pour donner de l’espoir. Je vois trop de malades qui baissent les bras. Je leur explique qu’au début de la maladie j’avais perdu 15 kg, que j’avais le teint verdâtre, que j’étais dans un état catastrophique mais que je n’y pensais pas. Je fermais les yeux et je pensais aux belles choses qui ont jalonné ma vie, j’écoutais de la musique, je regardais la nature. Ce sont tous ces conseils que je souhaite transmettre aux gens qui sont dans la même situation que moi. 

Quels sont vos prochains défis ?

Recommencer à marcher grâce à la plasmaphérèse a été ma première victoire ! C’était une première étape pour retrouver une vie normale.
Depuis, je peux reconduire ma voiture et je refais un peu de VTT. Mon espoir serait de pouvoir voyager à nouveau, de refaire le tour du monde, peut-être d’écrire un roman et, encore et toujours, de continuer à retrouver une vie la plus normale possible. 

Propos recueillis par Anne-Sophie Glover-Bondeau