Entre 2014 et 2023, le nombre de piqûres dû à des hyménoptères est resté constant chaque année. Les envenimations graves demeurent rares.

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Piqûres de guêpes, frelons et abeilles : des chiffres stables sur 10 ans

Entre 2014 et 2023, le nombre de piqûres dû à des hyménoptères est resté constant chaque année. Les envenimations graves demeurent rares et sont, le plus souvent, liées au venin de frelon.

Alors que l’été bat son plein, les piqûres de guêpes, frelons et abeilles peuvent inquiéter. Une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), en collaboration avec Santé publique France, s’est intéressée à ce sujet. Elle révèle que les problèmes de santé dus à ces piqûres « restent globalement stables sur dix ans ».

Un pic en juillet et août

Pour arriver à ce résultat, l’Anses a étudié les appels reçus par les Centres antipoison entre 2014 et 2023. Elle s’est également appuyée sur l’étude des recours aux soins, réalisée par Santé publique France, sur la même période. « Il s’agit d’une analyse des passages aux urgences, des hospitalisations et de la mortalité par piqûre d’hyménoptères », précise l’agence. Les données recueillies « montrent les mêmes variations du nombre de piqûres chaque année, avec des pics saisonniers observés au mois de juillet et au mois d’août », confirme-t-elle. Ce sont le plus souvent les guêpes qui sont à l’origine des piqûres (37 %), puis les frelons (25 %) et les abeilles (19 %).

Des cas graves rares mais à prendre en charge

Les symptômes les plus graves, tels que l’urticaire, l’œdème de la gorge et la chute brutale de la tension artérielle, restent rares. Ils sont survenus dans 1,5 % des envenimations. Ils nécessitent toutefois une prise en charge médicale immédiate.

Les cas graves touchent, plus souvent, les personnes de plus de 60 ans. Et dans 48 % des cas, une seule piqûre a suffi.

Les piqûres plus profondes des frelons

Les frelons sont particulièrement montrés du doigt. Ainsi, « alors qu’ils sont la cause de 25 % des piqûres, les frelons sont responsables de 38 % des cas graves », indique l’Anses. « Contrairement aux abeilles, mais à l’instar de la guêpe, le frelon ne perd pas son dard lorsqu’il pique et peut donc repiquer et injecter du venin à chaque fois, précise l’agence. Son dard, capable de traverser des matériaux épais comme des bottes en caoutchouc ou des gants en cuir, est plus long que celui des guêpes et entraîne une piqûre plus profonde. »

Que faire en cas de piqûre ?

Il faut toutefois rappeler que les hyménoptères ne sont généralement pas agressifs. « Les abeilles ne piquent que pour se défendre lorsqu’elles se sentent menacées, explique le site Ameli.fr. Les guêpes et les frelons ont un comportement plus offensif lorsqu’ils cherchent leur nourriture ou s’ils sont dérangés près de leur nid. » Le plus souvent, la piqûre entraîne une douleur locale, un gonflement, une rougeur et des démangeaisons.

Il est conseillé d’ôter le dard, s’il s’agit d’une abeille, en grattant doucement avec l’ongle, une carte de crédit ou le bord non tranchant d’un couteau. Il faut ensuite désinfecter la piqûre avec de l’eau et du savon et appliquer une solution antiseptique. En cas d’attaque à la main, mieux vaut enlever ses bagues. Par ailleurs, apposez de la glace enveloppée dans un tissu sur la zone et prenez un antalgique (paracétamol), en cas de douleur. Enfin, « cessez toute activité physique et restez tranquille pendant 30 minutes ; les symptômes doivent s’atténuer progressivement, ajoute Ameli.fr. En l’absence d’aggravation, reprenez vos activités. »

Les situations d’urgence

Certaines situations doivent cependant conduire à contacter les secours (le 15, le 112 ou le 114 pour les personnes malentendantes). C’est notamment le cas, si la piqûre se situe dans la bouche ou la gorge, si les attaques sont multiples ou si les symptômes s’aggravent (urticaire, œdème de la langue, gêne respiratoire, malaise, douleurs thoraciques…).

En cas d’allergie connue, il est préconisé d’utiliser une seringue auto-injectable d’adrénaline avant d’appeler les secours. « Pour les autres signes d’intoxication, appelez un centre antipoison (numéro d’urgence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 : 01 45 42 59 59) ou consultez un médecin », ajoute l’Anses.

Signaler les nids de frelons

Pour finir, si vous découvrez un nid de frelon, guêpe ou abeille dans votre maison ou votre jardin, prévenez votre famille et vos voisins. Conseillez-leur de ne pas s’approcher à moins de 5 mètres. « Ne tentez pas de le détruire vous-même, prévient l’Anses. N’installez pas de pièges (bouteille en plastique avec du sirop…) car ils tuent les autres insectes indispensables à la biodiversité et n’auront quasiment aucun impact sur le nid visé. » Informez plutôt votre mairie ou l’organisme animant la lutte contre cette espèce dans votre département.

Et comme c’est le cas pour les tiques (lire notre article), vous pouvez signaler la présence des frelons asiatiques à pattes jaunes. Il suffit, pour cela, de vous rendre sur le site de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Introduits accidentellement en France et sans prédateur, ces frelons se développent en se nourrissant d’autres insectes, notamment les abeilles domestiques.