Canicule et travail : comment s’adapter ?
Alors que les vagues de canicule deviennent de plus en plus fréquentes, les entreprises doivent s’adapter pour protéger leurs employés. On fait le point sur les mesures de prévention santé à mettre en place.
Cette semaine, c’est une nouvelle vague de chaleur qui touche de nombreux départements. Cet épisode entraîne un risque sanitaire pour toute la population mais aussi, plus spécifiquement, pour les travailleurs. Face à ce phénomène de plus en plus fréquent, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) rappelle que les entreprises doivent mettre en œuvre des mesures de prévention.
Des risques pour la santé
Les épisodes de forte chaleur font en effet peser des risques sur la santé. Et ce, pour les personnes qui travaillent en extérieur, comme en intérieur. « Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain active des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température (transpiration, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés, etc.), explique le ministère de la Santé. Il peut cependant arriver que ces mécanismes de thermorégulation soient débordés et que des pathologies liées à la chaleur se manifestent, dont les principales sont les maux de tête, les nausées, les crampes musculaires, la déshydratation. »
Le coup de chaleur peut alors survenir. Bien que rare, il n’en demeure pas moins grave, et peut même conduire au décès. « Les signes d’alerte sont une température corporelle supérieure à 39 °C, un pouls et une respiration rapides, des maux de tête, des nausées, des vomissements, une peau sèche, rouge et chaude, un comportement étrange pouvant aller jusqu’au délire, une perte de connaissance », indique l’INRS. Face à ces symptômes, il faut réagir vite et appeler les secours (le 15 ou le 112).
Anticiper les épisodes de canicule
Pour éviter d’en arriver là et protéger la santé des salariés, l’employeur est tenu de prendre les « mesures nécessaires ». Pour cela, il doit anticiper les risques en tenant compte des prévisions de température mais pas seulement. Il doit aussi prendre en considération le niveau d’activité physique, le taux d’humidité ou encore la tenue vestimentaire de ses équipiers. « Concrètement, il doit identifier les tâches ou les postes impactés par ces ambiances thermiques, en évaluant l’influence de l’organisation du travail et de l’aménagement des locaux sur les risques encourus par les salariés », précise l’INRS.
Cette évaluation doit s’accompagner de mesures adaptées pour améliorer les conditions de travail pendant les périodes de canicule. Tout ceci doit être consigné dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp) et dans un plan d’actions.
Une obligation pour les employeurs
Un nouveau décret, du 27 mai 2025, renforce les obligations des employeurs en matière de prévention des risques liés à la chaleur. Applicable depuis le 1er juillet, il introduit dans le Code du travail de nouvelles dispositions. Ainsi, dès que le dispositif de vigilance de Météo France passe en niveau « jaune », l’employeur doit déployer son plan d’actions. Des mesures doivent également être prévues pour les niveaux « orange » et « rouge ».
Adapter l’activité pendant la canicule
Dans les faits, « le Code du travail ne fixe pas de température maximale au-delà de laquelle il est interdit de travailler », confirme l’INRS. Les employeurs doivent cependant adapter le travail à ces conditions. Ils peuvent ainsi aménager les horaires de travail en favorisant les heures les moins chaudes de la journée. L’INRS préconise également de limiter ou reporter les tâches physiques – voire les mécaniser quand c’est possible –, et d’effectuer des rotations. En parallèle, il est recommandé d’augmenter la fréquence des pauses de récupération et de prévoir des sources d’eau fraîche. Les entreprises doivent, par ailleurs, porter une attention particulière aux travailleurs isolés. Enfin, il faut informer les salariés sur les risques et sur les réflexes à adopter (lire aussi notre article).