Maladies neurodégénératives : une nouvelle stratégie pour un défi collectif
Face à l’explosion annoncée des maladies neurodégénératives d’ici 2050, le gouvernement a présenté, le 4 septembre 2025, une nouvelle stratégie nationale pour la période 2025-2030. Objectif : mieux prévenir, diagnostiquer, accompagner et stimuler la recherche.
Le 4 septembre, le gouvernement a dévoilé sa Stratégie nationale maladies neurodégénératives 2025-2030. Portée conjointement par les ministères de la Santé, de l’Autonomie, du Handicap et de l’Enseignement supérieur, elle s’affirme comme un défi collectif à relever.
Maladies neurodégénératives : un enjeu de santé publique majeur
Aujourd’hui, près de 1,5 million de personnes vivent en France avec une maladie neurodégénérative non rare. Cela comprend la maladie d’Alzheimer (lire notre article) et des maladies apparentées, de la maladie de Parkinson ou encore de la sclérose en plaques. Si ces pathologies concernent surtout les personnes âgées, plusieurs dizaines de milliers de jeunes patients sont également touchées.
Par ailleurs, les projections sont préoccupantes : d’ici 2050, le nombre de malades pourrait doubler. Pour anticiper cette situation et adapter notre société, le gouvernement a donc pris en main le sujet. Cette stratégie est le fruit d’une concertation avec les associations de patients. Les professionnels de santé et le monde de la recherche y ont aussi contribué.
Six axes pour répondre aux maladies neurodégénératives
La nouvelle stratégie nationale 2025-2030 repose sur six axes majeurs et se décline en 37 mesures.
Le premier axe, « Informer et changer le regard », vise à mieux sensibiliser le grand public et lutter contre les stéréotypes.
La deuxième priorité affichée consiste à « prévenir et repérer plus tôt » la maladie. En effet, un diagnostic précoce permet une meilleure orientation du patient, et ce dès les premiers symptômes.
Le prochain axe identifié entend « améliorer la prise en charge et soutenir les aidants ». L’objectif étant d’alléger le fardeau des proches, souvent en première ligne et fragilisés.
Le gouvernement souhaite également « renforcer l’accompagnement à domicile ». Il prévoit ainsi de donner aux malades la possibilité de vivre chez eux le plus longtemps possible.
Le cinquième axe entrevoit de « répondre aux besoins complexes en établissements ». Et cela via le déploiement d’une prise en charge spécialiste et de compétences techniques.
Le dernier point de cette stratégie envisage enfin de « stimuler la recherche et l’innovation ». L’ambition étant de faire de la France un leader mondial dans ce domaine
Pour le gouvernement, « L’ensemble de ces axes forment une réponse ambitieuse et cohérente, qui vise à la fois la prévention, la prise en soin et l’accompagnement et la recherche ».
Une expertise scientifique reconnue
Pour garantir la rigueur et la pertinence de cette stratégie, trois personnalités de référence ont été désignées comme garants médico-scientifiques. Florence Pasquier, neurologue au CHU de Lille, spécialiste de la maladie d’Alzheimer, Maria Soto-Martin, gériatre au CHU de Toulouse, experte de la santé du grand âge et d’Etienne Hirsch, directeur de l’Institut Thématique Neurosciences de l’Inserm apporteront leur expertise à chaque étape de préparation.
Les associations saluent cet engagement
Le lancement de la nouvelle stratégie nationale a reçu un accueil positif du côté des associations de patients. « Nous saluons le lancement de la nouvelle stratégie qui répond à une demande forte des familles concernées, des professionnels des secteurs médical et médico-social et du monde associatif dont nous faisons partie », se félicite Joël Jaouen, président de l’Union nationale France Alzheimer et maladies apparentées. Mais l’annonce ne constitue qu’un premier jalon : « Le lancement de cette stratégie, c’est un pas important, mais l’essentiel reste à faire et nous œuvrerons sans relâche auprès de l’ensemble des parties prenantes. »
Même constat du côté de France Parkinson, qui y voit la preuve d’une « véritable prise de conscience politique ». Dans un communiqué, l’association souligne « la volonté affichée d’améliorer à la fois le parcours de soins et le parcours de vie des personnes concernées, de l’annonce du diagnostic jusqu’aux stades les plus avancés et la fin de vie ». Elle évoque une « approche globale » qui « marque une évolution notable par rapport aux précédents plans, davantage cantonnés à l’offre de soins médicaux. ». Prudente, l’association réaffirme cependant qu’elle reste mobilisée pour que ces annonces deviennent « une réalité concrète et rapide pour les malades et leurs proches ».