Les irrégularités dans le secteur des compléments alimentaires sont nombreuses. Un tiers des contrôles présente ainsi au moins une non-conformité, liée à des dosages erronés ou à des pratiques commerciales trompeuses.

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Compléments alimentaires : gare aux produits non conformes

Les irrégularités dans le secteur des compléments alimentaires sont nombreuses. Un tiers des contrôles présente ainsi au moins une non-conformité, liée à des dosages erronés ou à des pratiques commerciales trompeuses.

Le marché des compléments alimentaires est en plein essor (lire aussi notre article). Commercialisés sous forme de gélules, de pastilles, de comprimés ou encore d’ampoules, ils constituent « une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique, seuls ou combinés », précise la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Face à ce succès, cette dernière a engagé une large enquête en 2023 pour évaluer la conformité des compositions et des pratiques commerciales. Résultat : un contrôle sur trois présente au moins une anomalie.

Des anomalies de plusieurs types

La DGCCRF a ainsi inspecté 270 établissements. Elle a constaté de nombreuses irrégularités chez les fabricants et les distributeurs, en passant par les sites web, les salles de sport, ou encore les parapharmacies.

Certains produits prétendent en effet prévenir ou guérir une maladie. On retrouve, par exemple, la mention « La vitamine C reconnue depuis tout temps pour son effet anticancer » sur des packagings.

La direction pointe également l’usage de déclarations interdites, indiquant notamment que « s’abstenir de consommer le complément alimentaire pourrait être préjudiciable à la santé de l’enfant ». Des marques utilisent des formulations ambiguës, laissant à penser « que le complément alimentaire n’est pas exclusivement destiné aux enfants dans le but de s’affranchir des restrictions imposées à de telles denrées ».

De plus, certains emballages de produits expliquent que ces derniers réduisent les effets de l’alcool ou accompagnent un sevrage.

À cela s’ajoutent des recommandations de professionnels de santé fictifs ou non autorisés. Enfin, des comparaisons trompeuses « plus d’acide gallique que dans 5 fruits et légumes par jour » ou encore faisant « référence à l’importance de la perte de poids » sont également pointées par la DGCCRF.

Les compléments pour enfants particulièrement concernés

Sur les 45 produits analysés destinés exclusivement aux enfants, 27 se sont révélés problématiques. Dans le détail, « 90 % de ces non-conformités concernaient des écarts entre la teneur en vitamines ou en minéraux annoncée sur l’étiquetage et la valeur obtenue à l’analyse pour certaines vitamines et minéraux », précise la direction. De plus, 41 % des produits analysés enregistraient un déficit en vitamines. À l’inverse, 27 % en avaient à l’excès.

Concernant la vitamine D, elle constate un taux de non-conformité supérieur à 23 %. En revanche, aucune dose n’a dépassé les limites de sécurité. La DGCCRF a aussi observé un taux d’anomalies de 38 % sur le magnésium.

Sanctions, mises en conformité et vigilance

Face à ces nombreuses anomalies, la DGCCRF a donc émis 71 injonctions, 25 procès-verbaux pénaux et 5 procès-verbaux administratifs. De même, 67 avertissements ont été établis, dont 14 concernaient des produits destinés aux enfants.

En outre, les microentreprises sont particulières concernées. L’absence de services juridiques les amène en effet à reprendre des allégations sans en vérifier la conformité. Cette situation révèle également une mauvaise compréhension de la réglementation.

Au vu du nombre de manquements, la DGCCRF considère que la reconduction de cette enquête est indispensable.