Résine, bottes amovibles, dispositifs 3D… Comment immobiliser un membre fracturé ?
Chaque année en France, on recense environ 400 000 nouvelles fractures, dont au moins un quart serait dû à des accidents de ski. Pour « fixer » une fracture, rien de tel que plâtrer le membre touché. C’est facile et bon marché. Mais en 2024, des alternatives existent ou sont en développement.
Si, pour une immobilisation complète de la zone concernée, le plâtre demeure irremplaçable en cas de fracture et d’entorse sévères ou de chirurgie réparatrice, il n’est désormais plus la seule option. Depuis vingt ans, les bandes de résine, généralement imprégnées de fibres de verre ou de polyester, offrent une alternative plus légère que le plâtre pour traiter les fractures, entorses, luxations et après certaines chirurgies orthopédiques. Le principe est simple : les bandes de résine, une fois humidifiées, sont modelées pour épouser la forme du membre et durcissent rapidement, formant ainsi une protection légère, imperméable et laissant passer les rayons lors d’examens d’imagerie. Réalisé à grande échelle dans les centres, son coût devient abordable pour les structures hospitalières.
Du « sur-mesure » hautement technologique
La fabrication en 3D peut également créer des orthèses parfaitement adaptées à l’anatomie spécifique du patient, améliorant ainsi le confort et l’efficacité de l’immobilisation. Par rapport aux plâtres classiques, les orthèses imprimées en 3D sont souvent plus légères et ventilées, permettant à la peau de respirer tout en maintenant un bon niveau de rigidité. Cependant, malgré leur conception innovante, elles restent rares en pratique courante car onéreuses et parce qu’elles requièrent un temps, relativement long, de fabrication pour un modèle unique. Par exemple, la création d’un modèle prend encore plusieurs heures, ce qui complique leur application directe sur la peau. En effet, comment maintenir parfaitement en place aussi longtemps un membre sans que la fracture ne bouge ? Actuellement, leur usage pourrait donc se restreindre à des cas bien particuliers, comme lorsqu’un os doit être scindé pour qu’il se ressoude naturellement dans la bonne position (interventions chirurgicales de « réalignement osseux » comme une ostéotomie), etc.
Une autre innovation orthopédique sur mesure, récente, qui permet de vivre normalement sans craindre l’eau et très légère par rapport au plâtre traditionnel, est Flexi-OH. Ce système d’immobilisation non amovible waterproof est de plus en plus adopté en France par les professionnels de santé. Il se compose d’un grillage épais en polymère qui se solidifie rapidement sous l’effet d’une lampe UV, en quelques minutes, et maintient le membre fracturé. C’est idéal pour des fractures peu complexes. Le patient peut se baigner et passer des examens d’imagerie sans avoir besoin de l’enlever.
Hélène Joubert
Et en cas d’entorse
Autrefois, en cas d’entorse, un plâtre était prescrit pour six semaines, ce qui était assez contraignant. Pour y remédier, des dispositifs amovibles ont été développés, lesquels permettent un appui. Les bottes amovibles (en plastique renforcé ou métal, dotées d’une armature solide) sont principalement indiquées après une chirurgie de réparation d’entorse, et dans une moindre mesure, pour une déchirure musculaire. Cette orthèse d’immobilisation ne bloque pas totalement le membre fracturé, mais empêche la latéralisation de la cheville (mouvement de gauche à droite) pour favoriser une cicatrisation correcte des ligaments.