© Shutterstock

Puberté précoce : mon enfant grandit trop tôt

On parle communément de puberté précoce quand les signes de maturation sexuelle apparaissent avant l’âge de 8 ans chez une fille et de 9 ans chez un garçon. Dans ce cas, une consultation médicale est indispensable pour en connaître la cause et prendre en charge le phénomène.

La puberté se caractérise par une série de changements physiques faisant passer le corps du stade d’enfant à celui d’adulte. « Déterminée génétiquement la plupart du temps, la puberté peut débuter à des âges variables, indique Hervé Lefèvre, pédiatre à l’hôpital Cochin à Paris. Mais lorsque ces signes apparaissent trop tôt, on parle de puberté précoce : un phénomène de plus en plus répandu, surtout chez les filles, lié à de nombreux facteurs (surpoids et perturbateurs endocriniens notamment), qui peut nécessiter une prise en charge médicale. »

Comment distinguer une puberté précoce ?

Chez les filles, la puberté débute le plus souvent entre 8 et 13 ans parle bourgeonnement mammaire, puis l’apparition de la pilosité pubienne et axillaire (sous les aisselles). « Les premières règles surviennent ensuite un an et demi à deux ans après le début de la puberté », constate le spécialiste. Chez les garçons, le développement pubertaire est marqué par l’augmentation du volume testiculaire, suivie de l’allongement du pénis et de l’apparition de la pilosité pubienne et axillaire. Il survient généralement entre 9 et 14 ans.

La puberté est dite précoce lorsque ces signes apparaissent avant ces âges moyens. Une croissance supérieure à 9 cm par an, quel que soit le sexe, doit également alerter.

Consulter pour en déterminer la cause

En tant que parents, il convient de rester particulièrement attentifs à l’apparition de ces changements. S’ils surviennent trop tôt, il est recommandé de consulter son médecin traitant qui orientera vers un endocrinologue pour en déterminer la cause.

« La puberté précoce centrale est la plus répandue, explique le docteurLefèvre. Elle est déclenchée par la sécrétion d’hormones par l’hypophyse, glande située dans le cerveau. Schématiquement, c’est le “train qui part trop tôt. Mais chez les garçons, elle peut aussi être associée à une tumeur cérébrale, qui nécessitera une IRM. » D’où l’importance de consulter. « D’autres pathologies peuvent être responsables de pubertés précoces dites périphériques (liées aux gonades, glandes génitales qui sécrètent des hormones sexuelles) ou y être associées (relative aux surrénales, deux glandes situées au-dessus d’un rein qui produisent des hormones) », ajoute-t-il.

En outre,« à la puberté, on grandit de 25 à 30 cm environ, selon la taille des parents, pointe le spécialiste. En cas de démarrage précoce, l’individu risque d’être plus petit que la moyenne à l’âge adulte, et cela peut jouer sur les relations sociales. ».

Pour poser son diagnostic, le spécialiste procédera à l’analyse de la courbe de croissance de l’enfant, à un bilan hormonal sanguin et à des examens d’imagerie. Il évaluera également son âge osseux en procédant à une radiographie du poignet et de la main, puisque le début de la puberté coïncide avec l’apparition du sésamoïde, petit os du pouce.

Quels traitements ?

Selon les cas, le médecin pourra prescrire un traitement par injections pour freiner la sécrétion des hormones de la puberté. Les signes pubertaires vont ainsi se stabiliser voire régresser. Il est à poursuivre jusqu’à l’âge de 11 ans environ pour les filles et de 13 ans pour les garçons. Après l’arrêt du traitement, un suivi médical reste nécessaire.

© CIEM / Constance Périn