Origin’info : un logo pour informer les consommateurs sur l’origine des aliments
Un nouveau logo va faire son apparition sur les emballages de certains aliments transformés dès cet été. Il servira à indiquer l’origine des principales matières agricoles entrant dans leur composition. Son nom ? Origin’info.
À partir de l’été 2024, les consommateurs pourront découvrir le nouveau logo Origin’info dans les rayons de leurs supermarchés. Il sera apposé sur certains produits transformés comme les pizzas surgelées, les plats préparés ou encore yaourts aromatisés aux fruits. Il permettra d’informer sur l’origine des principales matières agricoles qui composent l’aliment.
Une expérimentation sur la base du volontariat
Prenons l’exemple d’un plat préparé de pâtes à la bolognaise. La farine est un ingrédient entrant dans la composition des pâtes et le blé est la matière première agricole qui compose cette farine. « Il sera donc indiqué sur l’étiquette Origin’info la provenance du blé, ainsi que celle des tomates et du bœuf (les matières premières agricoles des autres principaux ingrédients des pâtes à la bolognaise) », explique le site Service-public.fr.
Le dispositif est, dans un premier temps, appliqué à titre expérimental. Il n’est d’ailleurs pas obligatoire et repose sur le volontariat des industriels. À la fin mai, 82 marques ont adhéré à la charte Origin’info, selon le ministère de l’Économie.
Un premier bilan de l’opération devrait intervenir au cours du premier semestre 2025. Il permettra de déterminer si des ajustements sont nécessaires.
Différents formats de logo
De couleur bleue ou noire, le nouveau logo pourra prendre trois formats différents. Le premier se présente comme une liste des matières premières et de leurs origines. Le deuxième reprend cette liste à laquelle s’ajoute le lieu de transformation (illustré par un petit dessin d’usine). Le troisième format affiche la liste et la complète d’un graphique en forme de camembert, représentant la part relative de chaque pays dans la composition du produit.
Mais ce n’est pas tout, en plus du logo et de ses différents formats, les industriels peuvent aussi choisir d’autres modes de communication avec le consommateur. Ils peuvent par exemple les informer via l’étiquette électronique qui est mise en place devant le produit dans les rayons des magasins. Ils peuvent aussi choisir d’imprimer un QR code à scanner sur l’emballage ou encore d’afficher les informations sur les sites de courses en ligne.
Ne plus induire en erreur le consommateur
Ce nouveau dispositif a été créé à la suite d’un avis émis par le Conseil national de la consommation en septembre 2021. Ce dernier recommandait de renforcer les dispositifs d’indication de l’origine des produits alimentaires. L’objectif était de proposer une information plus claire et plus compréhensible pour les consommateurs.
Actuellement, certains emballages affichent par exemple un drapeau français alors même qu’aucun ingrédient ne vient de France. Cette pratique peut induire en erreur et notamment les personnes qui cherchent à adopter une alimentation plus durable et plus locale (lire notre article).
Ne pas remplacer le Nutri-score
De leur côté, les associations de consommateurs, à l’image de Consommation, logement, cadre de vie (CLCV), saluent « la démarche de transparence ». Mais celle-ci estime qu’il faut aller plus loin. Elle rappelle ainsi qu’Origin’info doit être complémentaire du Nutri-score (logo qui présente, de manière simplifiée et visuelle, la qualité nutritionnelle des produits). « En effet, certaines marques risquent d’afficher uniquement le logo qui leur est avantageux », explique-t-elle. La CLCV regrette par ailleurs que le dispositif ne soit pas obligatoire. Car, « ce type de logo n’est utile que s’il est possible de comparer les produits entre eux ».
Elle note également que les industriels n’auront à indiquer l’origine que pour les trois premières matières agricoles de la recette. « Nous demandons que l’obligation d’origine soit étendue à tous les ingrédients mis en avant sur l’emballage, quelle que soit leur quantité dans la recette », plaide-t-elle.
Enfin, elle souhaite que la possibilité d’informer de manière dématérialisée le consommateur soit délaissée au profit du logo imprimé. « Nous considérons [que l’information] doit être rapidement disponible pour le consommateur », termine l’association.
© C i E M / Léa Vandeputte