Dry January : les bénéfices d’une pause sans alcool confirmés
Le Défi de janvier, ou Dry January, encourage les Français à faire une pause d’un mois dans leur consommation d’alcool. Une étude inédite atteste de ses bienfaits pour la santé et de son impact positif sur le long terme.
Les résultats de la première étude française sur le Dry January ont été publiés le 2 décembre dans la revue Frontiers in Public Health (en anglais). Ils confirment des effets positifs durables pour les personnes ayant relevé ce défi sans alcool en janvier 2024.
L’étude a été réalisée en ligne du 8 au 17 janvier 2024 auprès de 5 000 adultes français par le centre hospitalier Le Vinatier-Psychiatrie universitaire Lyon Métropole.
Une campagne de sensibilisation populaire
Le Dry January est porté par un collectif d’associations (Addict’Aide, France Assos Santé, Ligue contre le cancer, etc.). Ce mouvement a été initié en 2013 au Royaume-Uni avant d’arriver en France en 2019. Et il est de plus en plus populaire.
Pour preuve, selon l’étude, 61 % des consommateurs d’alcool en France connaissent cet événement. Et, en janvier 2024, 4,5 millions de personnes ont relevé le défi. « Ces premiers chiffres soulignent la popularité du Dry January-Défi de janvier dans la population et son rôle dans la promotion d’habitudes de consommation d’alcool plus maîtrisées », indique le communiqué du collectif.
Cibler prioritairement les buveurs à risque
L’étude révèle par ailleurs que 32 % des participants au Dry january avaient une consommation d’alcool à risque. Cette proportion est évaluée à 17 % chez les non-participants. Un résultat qui souligne donc l’efficacité de l’événement qui touche et mobilise son public cible.
« Cette campagne de santé publique s’affirme ainsi comme une ressource cruciale pour promouvoir une maîtrise de la consommation d’alcool en France… pourtant toujours sans le soutien de l’État ! », constatent les associations.
Un défi qui séduit les jeunes
Les jeunes ont par ailleurs été particulièrement réceptifs lors de l’édition 2024. Ainsi, 29 % des 18-34 ans y ont participé, contre 20 % des 35-54 ans et seulement 15 % des plus de 55 ans. « Ces chiffres témoignent d’une prise de conscience accrue des jeunes sur les effets de l’alcool », estime le collectif.
Cependant, des disparités persistent. Toute tranche d’âge confondue, la notoriété de la campagne est plus forte parmi les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP +). Elle y atteint 77 %, contre 58 % dans les autres catégories.
Les associations considèrent que ces informations constituent une invitation à poursuivre leurs efforts. Leur nouveau but est alors « de toucher mieux encore les personnes plus âgées et les catégories moins favorisées ».
Des effets positifs pour la santé
Les participants au Dry January 2024 ont, de plus, ressenti des améliorations concrètes de leur santé et de leur bien-être. Ils rapportent un meilleur sommeil, un regain d’énergie et une concentration accrue. Ils ajoutent également que leur participation leur a permis de réaliser des économies substantielles.
Et ces impacts positifs ne s’arrêtent pas à la fin du mois. « Les retours des éditions précédentes indiquent que ces effets bénéfiques se prolongent bien au-delà de janvier, avec des habitudes de consommation plus maîtrisées », indique le collectif. Les résultats définitifs de l’étude, qui paraîtront dans les prochaines semaines, permettront de consolider ces observations.
Un mouvement pour la santé publique
Au-delà de ses bienfaits individuels, le Dry January s’inscrit dans une dynamique de défense de la santé publique. La campagne permet de mettre le sujet de la consommation d’alcool sur le devant de la scène. Elle est aussi l’occasion de briser les idées reçues sur ses bienfaits supposés (lire notre article). Enfin, elle permet à tout un chacun de faire le point sur sa consommation.
Pour limiter les risques pour la santé, il est ainsi recommandé de ne pas consommer plus de dix verres standards par semaine et pas plus de deux par jour. Il faut également avoir des jours dans la semaine sans consommation. Les femmes enceintes, les enfants et les adolescents, ne doivent, quant à eux, pas en boire du tout. D’ailleurs, faire goûter de l’alcool aux mineurs lors des fêtes par exemple est une mauvaise idée (lire notre article).
Dry January 2025, relever le défi sans alcool
Alors que le mois de janvier approche, l’appel est lancé pour participer au Dry January 2025. Des outils dédiés, comme l’application TryDry ou un groupe de soutien sur Facebook, sont mis à disposition des participants pour les accompagner. Que ce soit en famille ou entre amis, relever le défi à plusieurs permet en plus de créer une émulation et de se motiver. Prêts à relever le défi ?
© CIEM / Léa Vandeputte