L'Ordre des médecins édicte une charte, composée de dix principes, à destination des médecins créateurs de contenu.

© Shutterstock

Une charte inédite pour des médecins créateurs de contenu responsable

L’Ordre des médecins édicte une charte, composée de dix principes, à destination des médecins créateurs de contenu. Son objectif est de garantir une information médicale rigoureuse et accessible à tous.

Face à l’essor des réseaux sociaux comme source d’information médicale, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) se saisit du sujet. Il a dévoilé, le 16 janvier, une charte ambitieuse destinée aux médecins créateurs de contenu.

Des médecins sur les réseaux sociaux

L’Ordre ambitionne de répondre aux défis posés par l’information médicale en ligne. « Les réseaux sociaux sont aujourd’hui un espace majeur d’information du grand public sur les sujets de santé, et notamment médicaux, avec le risque avéré de contenus inexacts, voire dangereux, tout particulièrement concernant les pratiques de soins non conventionnelles et les actes à visée esthétique », estime le Cnom. Ce dernier a donc décidé d’agir pour contrer ces dérives. Il a ainsi sollicité des médecins créateurs de contenu et des experts de YouTube pour élaborer une charte inédite.

Dix principes essentiels à respecter

Celle-ci édicte les dix principes du « médecin créateur de contenu responsable ». Le Cnom y encourage ses professionnels de santé à délivrer un enseignement « pédagogique », « médical et scientifique vulgarisé ». Celui-ci doit d’ailleurs être « daté, avec des sources explicites et détaillées ». Les médecins ne doivent pas faire la promotion de « pratique ou thérapeutique non validée scientifiquement », « de leur propre activité et pratique médicale », ni de collaboration commerciale. De plus, aucun conseil médical personnalisé n’est toléré.

Globalement, le créateur de contenu se doit d’être « prudent » dans les informations délivrées et « modéré » dans ses propos et interactions.

Le Cnom recommande aussi aux médecins d’utiliser le terme « docteur » dans leur pseudonyme et s’identifier comme tel sur les plateformes. Ils doivent également informer l’Ordre de leur activité sur les réseaux sociaux.

Une charte éthique pour les médecins

Cette charte est présentée comme une première en son genre. Elle rappelle les fondements éthiques auxquels les médecins doivent se conformer. « Elle s’adresse à l’ensemble des médecins créateurs de contenu quelles que soient les plateformes », précise le Cnom. Ce dernier les invite ainsi à respecter les exigences de leur métier, dans la lignée de leur Code déontologique. Généralistes ou spécialistes, qu’ils s’adressent au grand public ou à une audience plus avertie, tous les médecins sont concernés.

L’information : un enjeu de santé publique

En parallèle, la charte répond aux attentes des internautes en quête d’informations de qualité. La désinformation médicale peut en effet avoir des conséquences graves. C’est notamment le cas en matière de vaccination, de traitements alternatifs ou encore d’éducation à la sexualité (lire notre article). En mettant en avant des professionnels fiables sur les réseaux sociaux, le Cnom ambitionne de limiter ces dérives. Les médecins ayant signé la charte participent logiquement à une meilleure information du grand public, plus scientifique et nuancée.

Si cette charte s’adresse aux médecins créateurs de contenu, elle pourrait, par la suite, inspirer d’autres professions de santé.

© CIEM / Léa Vandeputte