Comment traite-t-on les varices aujourd’hui ?
Les varices prennent la forme de veines visibles à la surface de la peau. Autrefois très utilisé pour les faire disparaître, le stripping a laissé la place à d’autres techniques beaucoup moins invasives.
Le retour du sang des pieds vers le cœur a lieu à l’intérieur de veines dotées de valvules chargées d’éviter le reflux du sang lié à la pesanteur. Lorsque ces valvules sont endommagées et ne jouent plus leur rôle de clapet, la circulation se ralentit et les veines, qui possèdent une paroi assez lâche, se distendent, provoquant l’apparition de varices. « Une varice est une veine du réseau superficiel qui peut être qualifiée de malade. Elle est toujours dilatée et se présente souvent de façon tortueuse », explique le Dr Nicolas Neaume, angiologue et président de la Société française de phlébologie. Les varices peuvent être de tailles variées. Prenant la forme d’un cordon bleuté, elles sont plus ou moins proches de la surface de la peau et donc, plus ou moins visibles à l’œil nu. Une bonne hygiène de vie, basée sur l’exercice physique et la surveillance du poids, permet souvent d’en retarder l’apparition. Le port de bas ou de collants de contention est également recommandé. Les veinotoniques permettent d’augmenter la résistance des veines et d’améliorer la circulation sanguine mais ils n’agissent pas sur les varices.
Les techniques de référence
Une varice ne disparaît jamais toute seule : plus les années passent et plus elles grossissent. En l’absence de traitement, les symptômes ont tendance à s’aggraver. Pour faire un état des lieux précis du réseau veineux et des risques, il faut consulter un médecin vasculaire. Il va réaliser un examen clinique et prescrire un échodoppler veineux, et si nécessaire, une cartographie des veines. « Après un bilan complet révélant qu’un traitement des varices est nécessaire, il faut faire appel, selon les cas, à la sclérothérapie, parfois avec mousse sclérosante, à l’ablation thermique (laser endoveineux ou radiofréquence) ou à la chirurgie (stripping ou phlébectomies) », indique le Dr Neaume. « La sclérose consiste à injecter un produit sclérosant (produit liquide ou mousse), avec ou sans guidage échographique, sur différents sites de la varice. Cette technique, pratiquée au cabinet médical, a prouvé son efficacité dans les dilatations de petit diamètre et permet de stabiliser la maladie veineuse chronique », précise le Dr Neaume. « Le traitement endovasculaire thermique des varices est la technique actuelle de référence dans le monde devant être proposée en première intention. Son but est d’obtenir l’occlusion de la veine variqueuse par l’application dans la lumière de la veine d’une énergie convertie en chaleur. Deux techniques permettent de produire cette énergie à savoir la radiofréquence et le laser. Ces actes sont pratiqués en secteur opératoire, en ambulatoire sous anesthésie locale periveineuse et nécessitent un abord veineux à travers la peau ainsi qu’un guidage par échographie. » Après un traitement par radiofréquence ou laser, la reprise de la marche est immédiate et ne nécessite pas dans la plupart des cas d’arrêt de travail. Une autre technique repose sur l’utilisation de cyanoacrylate, une formule spéciale de colle qui permet d’occlure la veine malade. « C’est une technique sûre, d’avenir, qui possède la même efficacité que le laser et la radiofréquence mais qui n’est pas remboursée en France pour le moment », résume l’angiologue.
Enfin, depuis l’introduction des traitements endovasculaires, le traitement chirurgical des varices est réservé aux rares cas où les techniques de scléroses et endovasculaires sont impossibles. « Les techniques chirurgicales sont la ligature puis l’exérèse de la jonction de la grande saphène, l’éveinage ou stripping et des gestes associés comme la phlébectomie (résection chirurgicale d’un segment de veine variqueuse) ou la ligature de veines perforantes », conclut le Dr Neaume qui ajoute que ces interventions sont réalisables en structure de chirurgie ambulatoire.
Violaine Chatal