Sidaction 2025 : une mobilisation en hausse mais des défis à surmonter
Les 21, 22 et 23 mars derniers, s’est tenue la 31e édition du Sidaction. Cet événement a permis de récolter 3 909 357 euros de promesses de dons pour la recherche et la prise en charge de personne vivant avec le VIH. Un chiffre encourageant dans un contexte international inquiétant et des idées reçues encore trop persistantes.
Malgré le succès de cette édition, l’heure n’est pas à la fête. Le Sidaction 2025 s’est clôturé le 23 mars, après trois jours de mobilisation intense, avec un total de 3 909 357 euros de promesses de dons. Ce chiffre, en légère hausse par rapport à l’année précédente, témoigne de la générosité des Français face à la lutte contre le virus de l’immunodéficiencehumaine (VIH). Les fonds récoltés serviront à financer des programmes de recherche et de soins et des programmes associatifs de prise en charge et d’aide aux personnes vivant avec le VIH, en France et à l’international, indique le Sidaction dans son communiqué. Toutefois, ce dernier n’hésite pas à rappeler l’ampleur des défis à relever pour continuer la lutte contre le VIH, face à la crise mondiale majeure et aux enjeux de financement pour la recherche.
Un contexte mondial tendu pour la lutte contre le VIH
Les Français se sont mobilisés ce week-end en faveur de la lutte contre le VIH. Florence Thune, directrice générale de Sidaction, a salué cet élan de solidarité, tout en soulignant une situation préoccupante : « Nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux qui se sont mobilisés tout au long du week-end, indique-t-elle. Ce soutien continu est un signe que les Français ont entendu l’alerte sur le contexte très tendu autour du VIH, notamment avec l’arrêt des aides américaines qui fragilise la lutte à échelle mondiale et menace une reprise de l’épidémie ».
Ce contexte difficile fragilise en effet les efforts mondiaux et menace même de raviver l’épidémie du VIH. Florence Thune insiste ainsi sur l’importance de maintenir cette mobilisation pour faire face à ces défis colossaux. Notamment dans le domaine de la recherche, qui nécessite des financements considérables dans les années à venir.
Combattre la désinformation et les idées reçues sur le VIH
Les trois jours de mobilisation ont également été l’occasion de rappeler l’importance de la prévention et du dépistage. Un message essentiel dans un contexte où les fausses informations sur le VIH se propagent.
Selon les résultats d’une étude réalisée par OpinionWay auprès des jeunes âgés de 15 à 24 ans, 40 % des répondants déclarent qu’il existe un vaccin pour empêcher la transmission du virus du sida (+3 points par rapport à 2023). Par ailleurs, plus de 2 jeunes sur 5 pensent que le VIH peut se transmettre par un baiser (+12 points). Et près d’un tiers pensent qu’on peut l’attraper en buvant simplement dans le verre d’une personne séropositive (+6 points). « Les fausses informations n’ont jamais été aussi répandues, depuis le début de l’enquête en 2015 », s’inquiète le Sidaction. « Ces chiffres traduisent un recul inquiétant des connaissances sur le VIH et ses modes de transmissions, alerte de son côté la directrice générale. Avec toutes ces fausses croyances, les jeunes sont exposés à une plus grande prise de risque au début de leur vie sexuelle ».
Les IST en hausse
Cette désinformation est d’autant plus inquiétante que les infections sexuellement transmissibles (IST) progressent. Selon Santé publique France, on estime à 55 500 le nombre de diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en 2023. Ceux au gonocoque s’établissent à 23 000 et aux syphilis à 5 800. « Ils continuent d’augmenter sur les années récentes, et ceci est particulièrement vrai pour les gonococcies », indique l’Agence de santé publique (lire aussi notre article sur le dépistage gratuit pour les moins de 26 ans).
Face à ces constats, Sidaction insiste sur la nécessité d’intensifier la prévention et le dépistage auprès des jeunes (lire notre article), en particulier par le biais du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle dans les écoles.
Pour permettre à tous de continuer à faire un don et à contribuer à la lutte contre le VIH, il est possible d’appeler le 110 (numéro d’appel gratuit) jusqu’au 3 avril.
Les dons peuvent sinon être réalisés toute l’année :
– via le site Sidaction.org
– par courrier, à Sidaction, 228, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris ;
– ou par SMS, au 92 110, en envoyant le mot « DON » pour un don de 10 euros.
© CIEM / Constance Périn