La Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka appellent la Commission européenne et ses pays membres à interdire l’aspartame au sein de l’Union européenne. Cet édulcorant artificiel utilisé dans de nombreux produits alimentaires serait cancérigène et néfaste pour la santé.

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Aspartame : trois organisations demandent son interdiction au sein de l’Union européenne

La Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka appellent la Commission européenne et ses pays membres à interdire l’aspartame au sein de l’Union européenne. Cet édulcorant artificiel utilisé dans de nombreux produits alimentaires serait cancérigène et néfaste pour la santé.

L’aspartame est un édulcorant artificiel commercialisé comme une alternative au sucre. Or, l’additif E951 se révèle bien plus dangereux qu’il n’y paraît pour la santé des consommateurs. Malgré ces risques avérés, il demeure omniprésent dans l’industrie agroalimentaire. La Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka s’unissent et demandent donc son interdiction dans les produits alimentaires et les boissons vendus au sein de l’Union européenne (UE).

L’aspartame dans nos produits du quotidien

L’aspartame est aujourd’hui un ingrédient courant que l’on retrouve dans plus de 2 500 produits alimentaires en Europe. Sodas « light », yaourts « zéro sucre », chewing-gums sans sucre… l’additif est utilisé pour son pouvoir sucrant non calorique. Toutefois, derrière cette promesse, la réalité est loin d’être parfaite. Selon les experts, les bénéfices de l’aspartame en matière de contrôle du poids n’ont jamais été prouvés de manière concluante. Pire, il « pourrait même, sur le long terme, favoriser le surpoids », dénoncent les signataires dans un communiqué commun.

L’aspartame et ses effets délétères sur la santé

La prise de poids n’est pas le seul risque de cet additif. En 2023, l’Agence internationale de recherche sur le cancer (CIRC), branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé l’aspartame comme « possiblement cancérigène » pour l’Homme. Une décision renforcée par une étude de 2022 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Elle établit un lien significatif entre la consommation d’aspartame et le risque accru de développer différents types de cancers. Il s’agit notamment du cancer du sein et ceux liés à l’obésité. Des résultats inquiétants, même pour des doses inférieures à la quantité quotidienne autorisée. Celle-ci serait est évaluée à la consommation d’une demi-canette de soda « zéro ».

Au-delà du potentiel cancérigène, l’aspartame est aussi associé à d’autres risques pour la santé. Sa consommation augmente le risque de maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2. Il est également suspecté de perturber le microbiome intestinal, facteur clé de la santé générale (lire notre article).

L’aspartame continue d’être commercialisé au sein de l’UE

Malgré ces alertes sanitaires répétées, l’additif reste largement utilisé en Europe. « Les politiques en France comme en Europe n’ont entrepris aucune action et on retrouve encore l’aspartame dans de nombreux produits que nous consommons au quotidien. », regrettent les trois organisations. Selon elles, le principe de précaution, notamment inscrit dans l’article 191 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), devrait guider la décision des autorités à interdire son usage. « Un additif comportant autant de risques n’a pas sa place dans nos aliments ou boissons », pointe Camille Dorioz, directeur des campagnes de Foodwatch France.

Le président de La Ligue contre le cancer Philippe Bergerot ne voit « aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable ». Avec ses cosignataires, il demande aux « décideurs politiques de prendre leurs responsabilités et de l’interdire ».

Un appel à l’action collective

Pour soutenir leur action, Foodwatch, La Ligue contre le cancer et Yuka appellent également les citoyens européens à signer une pétition. Elle exige l’interdiction de l’aspartame dans les produits alimentaires et boissons en Europe.

Elle est envoyée chaque jour à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen ou à la vice-présidente Ribera et à Sandra Gallina, Directrice générale, direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire. Les ministres responsables de la Santé ou de l’Alimentation des États membres de l’UE en seront également les destinataires.

Pour rappel, en 2019, les trois organisations avaient déjà obtenu gain de cause à la suite d’une pétition alertant sur les risques cancérigènes des nitrites. En réaction, de nombreux industriels les avaient en effet supprimés de leurs produits.

Par son action, la Ligue contre le cancer, Foodwach et Yuka espèrent une nouvelle fois faire bouger les lignes. À l’heure où nous écrivons cet article, la pétition a recueilli le soutien de plus de 120 000 signataires.

© CIEM / Constance Périn