Attention aux plantes décoratives mais toxiques
La beauté des plantes ornementales peut cacher un danger insidieux. Certaines espèces présentent des risques significatifs pour la santé humaine.
Les plantes exotiques, particulièrement décoratives et ornementales, sont utilisées dans les jardins et les maisons. Elles peuvent pourtant présenter un risque en cas d’ingestion, de contact cutané ou d’allergie par exemple. Un article, relayé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et publié initialement dans The conversation, alerte sur ce sujet. Il fait le focus sur les plantes issues de l’île de la Réunion. Mais des végétaux toxiques sont vendus un peu partout sur le territoire.
Une toxicité naturelle des plantes
Les plantes qui font courir un risque pour la santé humaine ont une toxicité naturelle. Et celle-ci peut engendrer des effets indésirables (lire aussi notre article). « Intoxications par ingestion (notamment chez l’enfant), réactions allergiques respiratoires, irritations ou brûlures cutanées en cas de contact, voire photosensibilisation (la photosensibilisation correspondant à une réaction anormale de la peau après exposition au soleil) », listent les auteurs de l’article.
Une information obligatoire en métropole
Depuis le 1er juillet 2021, les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage ont cependant l’obligation d’informer les consommateurs de la toxicité des plantes d’intérieur ou d’extérieur. Ils doivent aussi indiquer les précautions à prendre pour éviter toute intoxication. Dans l’Hexagone, une liste de 58 végétaux toxiques, soumis à cette obligation, a ainsi été établie. Mais ce n’est pas encore le cas pour les territoires ultramarins. L’Anses travaille actuellement sur ce sujet, à la demande du ministère de la Santé.
Trois plantes particulièrement dangereuses
Une étude, menée par le Dispositif de toxicovigilance de l’océan Indien (DTV-OI), a d’ores et déjà identifié 41 plantes présentant un risque à La Réunion. « Trois d’entre elles se distinguent par une dangerosité élevée qui peut entraîner de graves effets sur la santé », indique l’article.
La première est l’agave d’Amérique (Agave americana). « Un contact avec la peau peut entraîner, quelques heures après l’exposition, des rougeurs et une sensation de brûlure, précisent les auteurs. En cas de piqûre par les épines situées à l’extrémité des feuilles, des lésions cutanées douloureuses peuvent apparaître, avec un risque de surinfection. »
La deuxième plante est le pignon d’Inde (Jatropha curcas). L’ingestion de ses graines « entraîne, dans les heures qui suivent, des vomissements, douleurs abdominales et diarrhées parfois sanglantes, pouvant provoquer une déshydratation sévère », précise l’article. « Les feuilles et tiges renferment également un latex toxique, irritant pour la peau, les yeux et la bouche », ajoute-t-il.
Enfin, la troisième est la fleur de corail ou le baobab nain (Jatropha podagrica). « Le contact cutané peut entraîner des rougeurs et une sensation de brûlure dans les heures suivant l’exposition, détaille l’article. L’ingestion de parties de la plante peut provoquer une sensation de brûlure, une salivation excessive et un gonflement de la gorge. »
Prévenir les accidents
Pour éviter les intoxications, l’Anses préconise d’inscrire ses trois plantes sur la liste des végétaux toxiques. Elle recommande aussi à chacun d’adopter les bons réflexes pour réduire les risques : « éviter de planter des espèces potentiellement dangereuses dans les zones fréquentées par des enfants ; s’informer avant d’acheter une plante ornementale ; demander conseil aux pépiniéristes ; sensibiliser son entourage ».
Justement, avant de faire ses achats, les particuliers peuvent consulter le site Plantes-risque.info qui liste les espèces végétales à risque. Pour chaque plante, une fiche détaille ses parties toxiques, les mesures de prévention, les signes cliniques et la marche à suivre en cas d’intoxication.
Réagir en cas d’intoxication
En cas d’exposition accidentelle à une plante toxique, il est en effet essentiel de réagir rapidement. Ayez le réflexe d’appeler le centre antipoison (numéro national : 01 45 42 59 59) pour obtenir un avis et ce, sans attendre la survenue de symptômes.
Si un enfant a mis des feuilles ou des baies à la bouche, rincez l’intérieur de la bouche avec un linge humide. Puis, lavez-lui les mains. Au moindre doute, consultez un médecin.
Enfin, face à des troubles sévères ou à des signes de détresse vitale, il faut appeler immédiatement le 15 ou le 112.