La Société française de dermatologie lance une nouvelle campagne d'autodépistage des cancers de la peau afin d'améliorer sa détection.

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Cancers de la peau : l’importance de l’autodépistage

La Société française de dermatologie lance une nouvelle campagne d’autodépistage des cancers de la peau. Cette initiative vise à encourager les Français à se surveiller régulièrement afin de détecter précocement toute lésion suspecte.

La Société française de dermatologie (SFD) a dévoilé ce 24 juillet sa nouvelle campagne nationale de prévention des cancers de la peau. Intitulée « Yes i can ! », elle a pour but d’inciter le plus grand nombre à surveiller régulièrement l’état de sa peau. Un moyen efficace de détecter précocement toute lésion suspecte et d’encourager la consultation d’un dermatologue.

Les signes qui doivent faire consulter

La campagne a été élaborée par un groupe d’experts de la SFD, validée par son conseil d’administration ainsi que par le Groupe de cancérologie cutanée (GCC). Elle est fondée sur les connaissances scientifiques et cliniques actuelles. Elle s’appuie ainsi sur un document pédagogique qui rappelle les principales situations devant alerter les patients. L’apparition ou la modification d’une lésion pigmentée, une plaie qui ne cicatrise pas, un saignement anormal ou tout changement cutané sont des signes qui doivent amener à consulter.

Des profils plus à risque de cancers de la peau

La SFD donne aussi des exemples concrets de profils plus exposés aux cancers de la peau. C’est notamment le cas des personnes à peau claire, qui ont des taches de rousseur ou qui ont beaucoup de grains de beauté (plus de 20 sur les bras et avant-bras). Il faut également faire particulièrement attention quand on a subi de nombreux coups de soleil dans son enfance, quand on a vécu plus d’un an dans un pays à fort ensoleillement, ou si l’on est un professionnel travaillant en extérieur (agriculteur, couvreur, maître-nageur…). De plus, le fait d’avoir déjà fait plusieurs séances d’ultraviolets (UV) en cabine augmente aussi les risques. Enfin, un patient ayant déjà eu un cancer de la peau ou qui a un antécédent familial de mélanome doit rester vigilant.

Promouvoir l’autosurveillance

Quel que soit son profil, une autosurveillance régulière peut contribuer à un repérage plus rapide d’éventuelles lésions. Cet examen se pratique seul avec un miroir, ou avec l’aide d’un proche (lire aussi notre article). Il faut observer tout son corps. Le dessus et le dessous des bras, les paumes des mains, l’arrière des jambes, les espaces entre les orteils, la plante des pieds, les parties génitales, l’arrière du cou, le cuir chevelu et le dos doivent faire l’objet d’une attention particulière.

La méthode A, B, C, D, E aide également à repérer un grain de beauté problématique. La lettre A signifie asymétrie (la forme n’est ni ronde, ni ovale et les reliefs sont inégalement répartis) ; le B, bords irréguliers (déchiquetés, mal délimités…) ; le C, couleur non homogène (présence de plusieurs couleurs) ; le D, diamètre en augmentation et le E, évolution (changement de taille, de forme, de couleur ou d’épaisseur).

Au moindre doute, Il ne faut pas hésiter à consulter son dermatologue ou son médecin traitant.

Rendre le patient acteur de sa santé

Avec cette initiative, la SFD promeut une démarche raisonnée. « Cette campagne répond à un double enjeu : mieux informer les patients pour favoriser un dépistage précoce, tout en évitant les consultations inutiles, qui contribuent à saturer les cabinets de dermatologie, explique la professeure Saskia Oro, présidente de la SFD. En les aidant à mieux s’autosurveiller, nous rendons les patients acteurs de leur santé, tout en renforçant l’efficience de notre système de soins. »

Les cancers de la peau en chiffres

En France, le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a plus que triplé entre 1990 et 2023 indique l’Institut national du cancer (Inca). Les carcinomes cutanés représentent 90 % des diagnostics. Moins fréquents, les mélanomes sont les plus dangereux, du fait de leur fort potentiel métastatique. On comptabilise 17 922 nouveaux cas en 2023. L’âge médian au diagnostic est de 62 ans chez les femmes et de 68 ans chez les hommes. « Les rayonnements UV constituent la première cause de cancers cutanés, en particulier de mélanomes, précise l’Inca. Pour limiter les risques, il est essentiel de se protéger du soleil et d’éviter les cabines de bronzage. »

Se protéger du soleil

Le premier conseil à suivre est donc logiquement de s’exposer le moins possible. L’Assurance maladie recommande de porter un chapeau à large bord, des lunettes de soleil (de catégorie CE 3 ou 4) ainsi que des vêtements couvrants (plutôt de couleur foncée). Mieux vaut aussi éviter de bronzer entre 12 heures et 16 heures, moment où l’ensoleillement est le plus important.

Et pour compléter ces mesures, il est préconisé d’appliquer de la crème solaire 15 à 30 minutes avant une exposition. Il faut en étaler une quantité suffisante, sur tout le corps et de renouveler l’opération toutes les 2 heures ou après chaque baignade.