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C’est quoi l’hospitalisation à domicile ?

Plus de 80 % des Français se déclarent prêts à envisager le domicile comme lieu de soins, même lorsque ceux-ci sont lourds. Dans de nombreux cas, cette possibilité existe. Cela s’appelle l’hospitalisation à domicile, ou HAD.  

87 % des médecins indiquent que leurs patients expriment souvent ou très souvent le souhait d’être soignés à leur domicile*. Une option souvent possible, grâce aux protocoles bien rodés d’hospitalisation à domicile (HAD). En 2021, 158 000 patients ont ainsi été pris en charge pour des durées allant de quelques jours à quelques mois.

Qu’est-ce que l’HAD ?

L’HAD assure des soins médicaux et paramédicaux continus et coordonnés de niveau hospitalier au domicile (également en établissement social et médico-social). Dispensés 24h/24 et 7j/7 par une équipe dédiée, ces soins visent à assurer la continuité des traitements tout en évitant ou du moins en réduisant la nécessité d’une hospitalisation « avec hébergement ». Les interventions en HAD, complexes et techniques, sont réalisées par des professionnels experts de diverses disciplines. En effet, plusieurs acteurs interviennent, dont les médecins praticiens en HAD qui assurent le lien entre le médecin prescripteur et le médecin traitant du patient. Pour leur part, les infirmiers appelés coordonnateurs travaillent en collaboration avec les services hospitaliers pour élaborer des protocoles de soins mais aussi pour organiser les différentes interventions. 

De leur côté, les assistants sociaux et psychologues évaluent les besoins d’aides psychologiques, financières et matérielles, créant un environnement propice à l’amélioration de la santé du patient et de son entourage.

Si l’hospitalisation à domicile est aujourd’hui reconnue comme indispensable dans l’offre de soins, le potentiel de personnes pouvant en bénéficier reste considérable. « Car ce système est encore trop méconnu et, même quand une indication est identifiée chez un patient, elle est insuffisamment sollicitée, regrette le Dr Élisabeth Hubert, médecin généraliste et présidente de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD), du fait d’une organisation hospitalo-centrée du système de santé. On espère que la situation évoluera favorablement, la feuille de route stratégique HAD 2021-2026 ayant pour ambition que celle-ci devienne un “réflexe naturel”, afin que le domicile devienne le lieu de “soins hospitaliers” de demain. »

Qui peut en bénéficier ?

Les patients atteints de pathologies lourdes qui relèvent d’une hospitalisation conventionnelle peuvent ainsi être pris en charge en structure d’hospitalisation à domicile. L’HAD est envisageable pour des malades de tous âges – enfants, adolescents, adultes – atteints de pathologies graves, aiguës ou chroniques, souvent multiples, évolutives et/ou instables. Elle est indiquée lorsque le patient requiert des soins de nature hospitalière (pansements, drainage pleural, transfusion sanguine, analgésie par MEOPA, etc.) et, de manière générale, tous types de soins lourds et complexes… D’après les derniers chiffres, un tiers de l’activité d’HAD concerne les soins palliatifs, dont près de la moitié des patients sont atteints d’un cancer. 

Un autre tiers de l’activité est dédié aux pansements complexes. Le reste de l’activité englobe les traitements antibiotiques par voie veineuse, les chimiothérapies anticancéreuses, ainsi que la prise en charge des maladies chroniques telles que les pathologies neurodégénératives (maladie de Charcot, sclérose en plaques, etc.). 

En pratique, si le patient est effectivement éligible à une HAD, selon des critères bien spécifiques, le médecin prescripteur informe le patient en concertation avec le médecin traitant/médecin de ce dernier d’une admission possible en HAD.

* Enquête Viavoice-FNEHAD, novembre 2017

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