© Shutterstock

E-prescription : où en est-on ?

En décembre 2023, la France a franchi une étape décisive avec la publication du décret sur l’e-prescription au Journal officiel, marquant l’entrée en vigueur de la dématérialisation des ordonnances. Ce changement touche l’ensemble des professionnels de santé et doit être pleinement opérationnel d’ici le 31 décembre 2024.

L’ère du papier touche à sa fin, et aujourd’hui, l’ordonnance numérique s’impose dans le parcours de soins. Le Ségur du numérique en santé a fait de l’e-prescription un nouveau pilier dans la santé en France. L’ordonnance numérique a ainsi été clairement définie comme la dématérialisation des prescriptions de soins, de produits de santé et de prestations établies ou exécutées par les professionnels de santé et leur transmission à l’Assurance maladie par voie électronique. Un nouveau système qui vise à sécuriser le traitement des ordonnances. Directement intégrée aux logiciels métiers des praticiens, cette innovation a commencé dès 2022 et doit être adoptée de manière généralisée avant la fin de l’année 2024. 

Comment fonctionne l’ordonnance électronique ?

Concrètement, les prescriptions sont rédigées via un logiciel certifié, permettant une saisie sécurisée des données qui sont ensuite stockées dans une base nationale. Pour les patients, l’ordonnance est accessible en ligne dans Mon espace santé ou remise en format papier intégrant un QR code, assurant ainsi une transition douce vers le numérique. L’implémentation de l’ordonnance numérique ne modifie pas la durée des consultations ni la liberté de prescrire des médecins. Ce système est conçu pour être utilisé par tous les professionnels, incluant les pharmacies et autres professionnels de santé.

Les avantages pour les patients

L’ordonnance numérique facilite les échanges entre professionnels de santé et assure le suivi des patients. Ce système offre donc plusieurs avantages à ces derniers : un accès permanent à leurs ordonnances dématérialisées, la garantie de l’authenticité des prescriptions et une simplification notable des démarches administratives. Ce dispositif réduit également les éventuelles erreurs médicamenteuses, puisque le risque de perte de l’ordonnance est largement diminué, améliorant ainsi la sécurité des patients. En effet, les prescriptions sont automatiquement intégrées au dossier médical partagé (DMP) du patient, permettant un accès et une gestion facilités entre les différents professionnels de santé. Néanmoins, le patient a le droit de s’opposer à ce que les informations sur l’exécution de ses prescriptions soient consultées, garantissant la protection de sa vie privée.

Et pour les médecins, quels changements ? 

Les médecins y trouvent également leur compte : gain de temps, meilleure coordination des soins grâce au partage facilité des informations de prescription, suivi amélioré des traitements prescrits… Et cela, tout en préservant la liberté de prescrire. Pour les pharmaciens et autres professionnels de santé, ce système leur permet de récupérer les informations de l’ordonnance via un QR code. Celui-ci contient un numéro unique de prescription, simplifiant la procédure de délivrance des médicaments et la documentation des soins. 

À noter que les professionnels de santé bénéficieront d’une prise en charge par l’État de la mise à jour de leurs logiciels pour intégrer ce service, facilitant ainsi l’adoption de cette innovation.

© C I E M / Justine Ferrari