Esthétique : attention aux injections illégales de toxine botulinique
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met en garde sur les risques liés à des injections esthétiques illégales de toxine botulinique. Elle rappelle qu’elles ne peuvent être réalisées que par des professionnels de santé habilités.
L’ANSM tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Trois nouveaux cas graves de botulisme – une maladie neurologique rare, mais potentiellement mortelle – viennent d’être signalés en France. Ils font suite à des injections illégales de toxine botulinique (communément appelée botox) à des fins esthétiques. Réalisées par des personnes non qualifiées, ces pratiques mettent en péril la santé des clients.
Des injections réservées aux médecins habilités
La toxine botulinique est une neurotoxine qui peut être injectée, en médecine esthétique, pour atténuer temporairement les rides. Elle peut aussi être prescrite dans le traitement de troubles musculaires ou neurologiques spécifiques.
Seuls certains professionnels de santé sont autorisés à pratiquer ces injections. Sont ainsi qualifiés les médecins spécialisés en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, en chirurgie de la face et du cou, en chirurgie maxillo-faciale et en ophtalmologie. Ils utilisent des médicaments bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché. Cela garantit de fait leur qualité, leur sécurité et leur efficacité. En dehors de ce cadre, toute injection de toxine botulinique est illégale.
Des risques sérieux pour la santé
Mal administrée ou injectée à des doses incontrôlées, la toxine botulinique s’avère potentiellement dangereuse pour la santé. Elle peut en effet provoquer une intoxication sévère conduisant au botulisme. Cette pathologie se manifeste par des troubles de la vision (vision floue ou double, affaissement des paupières), une faiblesse musculaire avec des difficultés à parler ou à avaler et une insuffisance respiratoire.
Par ailleurs, les produits injectés illégalement sont souvent contrefaits et peuvent contenir des substances toxiques ou inefficaces. Ces derniers peuvent provoquer des infections, des nécroses cutanées et des allergies. Les formes graves exigent une hospitalisation en réanimation.
Comment repérer une injection illégale ?
Pour aider les futurs utilisateurs à mieux repérer les pratiques illégales, l’ANSM rappelle que les injections ne peuvent pas être réalisées par des personnes sans qualification médicale reconnue. Elles ne doivent pas être réalisées par des prestataires d’esthétiques ou des particuliers, ni se dérouler à domicile ou dans des instituts de beauté. L’institution invite également à se méfier des offres aux promesses trompeuses, qui indiqueraient « Aucun effet secondaire » ou « Injection indolore », par exemple. Les services aux tarifs anormalement bas sont aussi particulièrement douteux. Enfin, l’ANSM invite les utilisateurs à se détourner des promotions faites sur les réseaux sociaux (lire aussi notre article). En effet, « la publicité pour un médicament soumis à prescription médicale obligatoire auprès du grand public est interdite en France », rappelle l’autorité sanitaire. Par ailleurs, sa vente sur Internet est également proscrite.
En partageant ces conseils, l’agence espère protéger le plus grand nombre contre ces pratiques illégales et dangereuses pour la santé.

