Des hôtels hospitaliers pour désengorger les structures de soin
Un tiers des malades hospitalisés n’ont pas de nécessité à occuper un lit médicalisé. Aboutissement des réflexions du Ségur de la Santé, l’hébergement temporaire non médicalisé permet aux patients éligibles d’être hébergés à l’hôtel. Le tour de la question.
Si le concept existe depuis de nombreuses années à l’étranger, aux États-Unis notamment sous la forme de Recovery Centers, ce n’est qu’en 2017, à la suite de la loi de financement de la Sécurité sociale de 2015, que l’idée émerge en France avec la création expérimentale d’hôtels hospitaliers pour les malades habitant loin. L’expérimentation a concerné 41 établissements de santé publics et privés durant trois ans, donnant lieu à un rapport remis au Parlement en juin 2020. L’objectif était triple : améliorer la qualité des soins, fluidifier les parcours des patients et optimiser les structures hospitalières. Les conclusions ? Probantes, avec un taux de satisfaction des patients avoisinant les 95 %. De quoi généraliser le dispositif, ce qui sera fait lors du Ségur de la santé puis avec l’arrêté du 25 août 2021, donnant le feu vert au déploiement des hôtels hospitaliers dans l’Hexagone.
Les critères d’éligibilité
Les hôtels hospitaliers ont vocation à offrir aux patients – et à leurs éventuels accompagnants – un hébergement temporaire non médicalisé (HTNM), en amont ou en aval de leur séjour à l’hôpital. Les atouts sont indéniables : plus de souplesse pour les équipes soignantes et plus de confort pour les malades. Mais qui peut en profiter ? Les critères d’éligibilité ont été fixés dans l’arrêté ministériel du 8 octobre 2021 : un éloignement du domicile (plus d’une heure de route), une inadaptation temporaire du logement ou un isolement géographique ou social du patient. Seul le médecin peut décider de l’éligibilité et établir une prescription médicale pour aller dormir à l’hôtel. Côté financement, le forfait à la nuitée de 80 € est pris en charge par la sécurité sociale au même titre qu’une nuitée hospitalière. À noter : la prestation ne peut excéder 3 nuits consécutives sans intervention médicale, et 21 nuits au total, sauf pour les patients qui arrivent d’outre-mer, ou qui suivent un traitement en radiothérapie ou en chimiothérapie.
Des solutions clés en main
En pratique, comment cela fonctionne ? Les établissements volontaires doivent déclarer la mise en place d’un « hôtel patient » auprès de leur agence régionale de santé (ARS). Plusieurs solutions existent pour héberger les malades : les établissements ont la possibilité de déployer le dispositif en interne, dans des lieux dédiés, ou en externe. Dans ce cas, les structures de santé ont la possibilité de conventionner des hébergements privés (du type hôtel de tourisme) ou associatifs proches des lieux de soin. Première plateforme dédiée à la gestion de l’hôtel hospitalier, My Hospitel innove avec des outils clés en main pour soulager le personnel hospitalier et hôtelier dans la gestion des hébergements tout en garantissant un accueil adapté aux patients (www.myhospitel.fr).
© C i E M / Céline Durr