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La campagne de vaccination contre le papillomavirus débutera le 2 octobre dans les collèges

Le 2 octobre prochain marquera le lancement de la première campagne de vaccination contre le papillomavirus humain (ou HPV, pour « human papillomavirus ») auprès des élèves de 5e. Le vaccin permet de prévenir jusqu’à 90 % des infections HPV pouvant être à l’origine des cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus.

Suite à l’annonce du président de la République en février dernier, la première opération de vaccination contre le papillomavirus généralisée auprès des élèves de 5e se met en place.
À compter du 2 octobre, les premières doses seront administrées dans les établissements scolaires. Au total, 800 000 élèves de 5e, garçons et filles confondus, répartis dans près de 7 000 collèges publics et privés sous contrat et volontaires sont concernés.

Une vaccination gratuite et non obligatoire

Cette opération de vaccination est proposée de façon gratuite et sans avance de frais à tous les élèves de 5e, sous réserve de l’autorisation des deux parents. Elle sera menée grâce à la mobilisation des agences régionales de santé, des rectorats, de la communauté éducative et des professionnels de santé. Les équipes mobiles issues notamment des centres de vaccination seront déployées dans les établissements. Deux doses de vaccin, administrées à 6 mois d’intervalle au minimum, sont nécessaires pour protéger efficacement contre les HPV.

Sensibiliser parents et enfants à la vaccination

Pour préparer cette action et bien informer parents et enfants, une vaste campagne de communication réalisée par l’Institut national du cancer (INCa) de concert avec le ministère de la Santé et de la Prévention et le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a été lancée le 4 septembre dernier en métropole et dans les départements, régions et collectivités d’outre-mer. L’objectif étant de les sensibiliser aux enjeux de la vaccination et « améliorer leur niveau de connaissance sur l’importance de ce geste », précise l’INCa.

Des spots sont diffusés en radio et sur le web jusqu’au 30 septembre. En parallèle, les parents d’élèves recevront un kit d’information incluant la demande d’autorisation parentale. Pour de plus amples informations, ils sont invités à consulter la page dédiée sur le site de l’Institut.
Dans les collèges, un journal d’information « Tout savoir sur la vaccination contre les HPV » et une affiche, complétés d’un film d’animation sont prévus. Les adolescents peuvent également retrouver des informations dans une rubrique dédiée sur le site de l’INCa.
Enfin, pour aider les enseignants et encadrants à répondre aux questions des élèves, un dossier pédagogique notamment constitué d’une fiche « Comprendre la vaccination contre les HPV ou papillomavirus humains » réalisé par l’Institut national du cancer, a été mis à leur disposition.

Mobiliser les professionnels de santé

En France, chaque année, 6 400 nouveaux cas de cancers et 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus sont liés aux HPV. Et même si les femmes sont les principales victimes de ces cancers (principalement le col de l’utérus), plus d’un quart d’entre eux concerne les hommes (principalement les cancers de l’oropharynx, de l’anus, du larynx et du pénis). Pour rappel, les virus HPV se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales, le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration.
Dans ce contexte, les professionnels de santé (médecin traitant, pédiatre, gynécologue, pharmacien, infirmier, sage-femme) se présentent comme des acteurs privilégiés pour informer leurs patients sur l’utilité de la vaccination. En effet, selon une étude réalisée par l’Institut en avril 2023, 80 % des parents indiquent qu’ils demanderont l’avis de leur médecin traitant sur cette vaccination. Pour les accompagner, l’INCa met aussi à leur disposition un document intitulé Le vaccin contre les HPV, il est vraiment sûr docteur ? qui répertorie les arguments clés sur l’importance de la vaccination.

80% de couverture vaccinale d’ici 2030 

La vaccination contre les papillomavirus humains prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, de l’anus. Et pourtant aujourd’hui, la couverture vaccinale n’est que de 41,5 % chez les filles et de 8,5 % chez les jeunes garçons ; des chiffres bien en deçà de l’objectif de 80 % fixé par la stratégie décennale de lutte contre les cancers à l’horizon 2030. Le gouvernement mise donc sur une protection collective pour, à terme, éradiquer ce virus en France.

© C i E M / Constance Périn