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La thiamine : indispensable vitamine

Plus connue sous le nom de vitamine B1, la thiamine est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme, car elle permet de mieux assimiler les sucres et d’avoir de l’énergie. Mais, comme elle n’est pas produite par notre corps, il faut aller la chercher dans notre alimentation.

«La vitamine B1 a une propriété essentielle : elle facilite l’assimilation du sucre, c’est-à-dire la métabolisation des glucides que nous mangeons, explique Sarah Mony, diététicienne-nutritionniste. Elle aide à intégrer et à libérer l’énergie contenue dans les aliments. Elle participe également à la synthèse des acides gras. » Son action est ainsi nécessaire au bon fonctionnement du cerveau, mais aussi des muscles et des tissus nerveux. Les besoins en thiamine varient selon l’âge et le sexe. « Chez les enfants jusqu’à 12 ans, les apportsrecommandés sont de 0,4 à 1 mg par jour, indique la spécialiste.Pour les adolescents et les hommes adultes, on passe à 1,3 mg, pour les adolescentes et les femmes, à 1,1 mg. En revanche, les femmes enceintes ou qui allaitent ont des besoins plus importants (1,8 mg). Il en va de même pour les seniors, qui ont davantage tendance à avoir des problèmes de malabsorption et qui doivent donc augmenter la dose. »

De bons apports avec une nourriture variée

Malheureusement, la vitamine B1 n’est ni stockée ni produite par notre corps. Il faut donc miser sur l’alimentation pour en trouver. « La levure de bière est l’aliment qui en contient le plus, avec environ 1,3 mg pour 100 g, constate Sarah Mony. Viennent ensuite le germe de blé (1,2 mg), le porc maigre et le soja (1 mg), les arachides (0,90 mg), les haricots blancs (0,50 mg), les lentilles (0,40 mg), les noix et noisettes (0,34 mg), le pain complet (0,25 mg), le fromage fondu (0,15 mg) ou les pommes de terre (0,12 mg), notamment. » D’origine animale ou végétale, ces différents produits sont accessibles et faciles
à consommer, ce que confirme la diététicienne : « Une alimentation équilibrée et variée permet de combler ses besoins. On peut par exemple prendre quelques fruits oléagineux non grillés à l’apéritif, puis manger une salade composée avec une cuillère à soupe de paillettes de levure de bière et l’accompagner d’une tranche de pain complet. » Attention toutefois à ne pas trop cuire les aliments, car la thiamine est sensible à la chaleur. Elle est également hydrosoluble, ce qui signifie qu’elle peut s’échapper dans l’eau de cuisson. Mieux vaut donc privilégier la cuisine à la vapeur.

Une supplémentation parfois nécessaire

Même si elle est rare en France ou en Europe, la carence en vitamine B1 peut avoir des conséquences importantes : fatigue intense, bradycardie – rythme cardiaque trop lent –, retard de croissance, etc. Dans les pays où sévit la malnutrition, elle provoque le béribéri, pathologie qui se manifeste par des symptômes neurologiques et cardio-vasculaires. Pour lutter contre cette maladie, une supplémentation est alors prescrite pour accélérer la guérison. D’autres situations, comme l’alcoolisme chronique, peuvent engendrer une carence. « La thiamine est utile pour métaboliser l’alcool et dégrader la molécule d’éthanol, c’est pourquoi un apport complémentaire est souvent conseillé pour aider au sevrage », remarque Sarah Mony. À l’inverse, le risque de surdosage en vitamine B1 est très faible, puisque celle-ci n’est pas stockée par l’organisme.

Léa Vandeputte

La première vitamine isolée

La découverte de la thiamine est liée aux recherches effectuées sur le béribéri, cette maladie causée par un déficit de vitamine B1 qui engendre de graves troubles neurologiques et cardio-vasculaires. Plusieurs scientifiques ont travaillé sur ce sujet, mais c’est le biochimiste polonais Kazimierz Funk qui est considéré comme le premier à avoir réussi à isoler la substance, qu’il nomme « vitamine » en 1912. Celle-ci fut ensuite baptisée « B hydrosoluble », puis elle prit le nom chimique de thiamine.