Le peau à peau favorise le développement cognitif des enfants prématurés
Une nouvelle étude révèle que le contact peau à peau dès les premiers jours de vie participe à un meilleur développement cérébral chez les enfants nés prématurés.
Les interactions entre parents et enfants, dès les premières heures de vie, ont des effets puissants. Le peau à peau, qui consiste à « placer le nouveau-né, dès sa naissance, à même la peau de son parent, poitrine contre poitrine », explique l’Inserm dans son communiqué, en fait partie. Une étude, publiée dans la revue eClinicalMedicine (en anglais), indique même que ce contact participe au développent cognitifs des enfants prématurés. Elle a été menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’université Paris Cité et l’université Sorbonne Paris Nord y ont également participé, en collaboration avec le centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Tours et le centre hospitalier intercommunal (CHI) de Créteil.
Un bénéfice pour les parents et les nourrissons
Le peau à peau est aujourd’hui largement reconnu pour ses bienfaits (lire aussi notre article). Il est même bénéfique à la survie des bébés, notamment dans les pays à faibles ressources. Cette pratique est, de fait, recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais ce n’est pas tout. Selon l’Inserm, « les interactions précoces entre les parents et leur bébé activent des mécanismes biologiques et hormonaux qui participent au développement du cerveau et à la construction du lien affectif parent-enfant ».
Une nouvelle étude vise à compléter ces connaissances, grâce à l’évaluation d’un échantillon d’enfants plus large que dans les recherches précédentes.
L’action du peau à peau sur le développement cognitif des prématurés
Les chercheurs se sont en effet appuyés sur les résultats recueillis auprès de 2 500 enfants grand ou extrêmement prématurés. Cela concerne des bébés nés entre 24 et 31 semaines dans des unités de néonatalogie françaises. Pour la moitié d’entre eux, le peau à peau a été mis en place les sept jours suivant la naissance. Pour l’autre non. Les enfants ont ensuite été évalués à l’âge de 5 ans, grâce à des tests d’appréciation du fonctionnement cognitif. Conclusion : ceux ayant bénéficié du peau à peau obtiennent des résultats supérieurs de 2,3 points, en moyenne. « Cette différence peut sembler minime à l’échelle individuelle mais elle est significative à l’échelle d’une population », estime Ayoub Mitha, premier auteur de l’étude.
Une pratique encouragée par les services de néonatologie
Le peau à peau est de plus en plus encouragée dans les services de néonatologie. En parallèle, la non-séparation parent-enfant à la naissance est elle-aussi valorisée. Ainsi, des chambres parentales sont de plus en plus installées au sein des services. « En tant qu’intervention peu coûteuse, le peau à peau apparaît comme un soin simple à mettre en œuvre dans les pratiques courantes, indique Véronique Pierrat, dernière auteure de l’étude. Or aujourd’hui, il existe beaucoup de disparités des pratiques entre les unités de soins », déplore-t-elle. Elle estime donc que « des études complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre la variabilité des pratiques. » Elle souhaite identifier des leviers, pour généraliser sa mise en place.
Au-delà du geste affectif, le peau à peau se présente donc comme un outil thérapeutique à part entière. Il est capable d’améliorer le devenir neurocognitif des enfants prématurés. Les résultats de cette nouvelle étude rappellent ainsi que, parfois, les gestes les plus simples sont aussi les plus importants.

