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Que contient le volet prévention santé de la PLFSS 2023 ?

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023 a été définitivement adopté au Parlement en novembre dernier. Construit autour de cinq axes, le texte vise à « renforcer le virage préventif » en matière de santé. Tour d’horizon des mesures phares.

Déployer les rendez-vous de la prévention 

Avec des consultations médicales gratuites aux trois périodes clés de la vie : 20-25 ans, 40-45 ans et 60-65 ans. Jusqu’alors seuls les enfants jusqu’à 16 ans en bénéficiaient. Le texte étend ces bilans à l’ensemble de la population adulte. En pratique, ils seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie, sans avance de frais.
Les actions seront adaptées aux tranches d’âges concernées. Ainsi pour les 20-25 ans, l’accent est mis sur la lutte contre les addictions et l’hygiène de vie afin de prévenir les cancers (notamment ceux du sein et du col de l’utérus pour les femmes). Entre 40-45 ans, l’objectif est l’évaluation des facteurs de risque métaboliques (HTA, diabète de type 2, hypercholestérolémie…). Enfin, entre 60 et 65 ans, une attention toute particulière est donnée au dépistage des signes de fragilité et de perte d’autonomie chez les populations vulnérables. 

Améliorer la santé sexuelle

L’article 30 prévoit l’accès au dépistage sans ordonnance à d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) que le VIH, dont la liste sera fixée par arrêté. À noter : pour les moins de 26 ans, ils seront remboursés par l’Assurance maladie. Autre mesure clé : l’accès gratuit et sans prescription médicale à la contraception d’urgence. Jusqu’ici réservé aux mineures, le dispositif est élargi à toutes les femmes. Une avancée quand on sait qu’une grossesse sur trois n’est pas prévue et aboutit dans 6 cas sur 10 à une interruption volontaire de grossesse. 

Renforcer la couverture vaccinale 

 S’appuyant sur les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), le texte élargit la compétence vaccinale des pharmaciens, infirmiers et sages-femmes. Objectifs : faciliter l’accès aux injections et désengorger les cabinets médicaux. Déjà habilités à administrer les vaccins contre la grippe et la Covid-19, ils sont désormais autorisés à prescrire et administrer 14 autres vaccins ainsi que leurs rappels : diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche… À noter : cette mesure ne concerne pas les moins de 16 ans et les patients immunodéprimés.

Lutter contre le tabagisme 

 La stratégie du gouvernement pour combattre ce fléau sanitaire majeur : l’indexation du prix des cigarettes sur l’inflation, ceci afin d’éviter toute baisse du prix qui pourrait inciter à la consommation. De plus, indique le texte : « à compter du 1er janvier 2024, ils seront revalorisés sur la base de la prévision d’inflation hors tabac pour l’année précédente ». Auparavant, les tarifs étaient revalorisés avec un décalage de deux ans et dans une limite de 1,8 %. Après une augmentation 50 centimes en 2023, le prix moyen du paquet de cigarettes devrait donc augmenter de 35 centimes en 2024, ce qui le ferait passer à 11 €.

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Une mesure expérimentale 

Recommandé par la HAS, le dépistage néonatal obligatoire de la drépanocytose – aujourd’hui cantonné à l’Outre-mer – fait l’objet d’une mesure spécifique à titre expérimental. D’une durée de 3 ans, ce test concernera trois régions, fixées par décret. Cette maladie génétique du sang est l’une des plus répandue dans le monde. En France, elle touche 30 000 personnes et engendre des symptômes graves : infections, retard de croissance ou cécité.