Un an après son lancement, la stratégie décennale pour les soins palliatifs et d’accompagnement fait déjà état de progrès notables. Un premier point de suivi révèle aussi des objectifs ambitieux pour les années à venir.

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Vers un meilleur accès aux soins palliatifs partout en France

Un an après son lancement, la stratégie décennale pour les soins palliatifs et d’accompagnement fait déjà état de progrès notables. Un premier point de suivi révèle aussi des objectifs ambitieux pour les années à venir.

Ce 25 mars, c’est en présence de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et de Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, qu’un comité de suivi a dressé un point d’étape sur la mise en œuvre de la stratégie décennale pour les soins palliatifs et d’accompagnement. Cette stratégie, lancée il y a un an par Catherine Vautrin (à lire dans cet article), ambitionne de transformer et d’étendre l’accès aux soins palliatifs dans toute la France. Pour y parvenir, l’État a alloué un budget annuel de 100 millions d’euros sur 10 ans.

Soins palliatifs : un renforcement déjà effectif

En un an, plusieurs mesures concrètes ont déjà été mises en place, apportant des améliorations notables pour les patients. « Les premiers résultats de cette ambition, qui mobilise les acteurs hospitaliers, médico-sociaux et libéraux, montrent déjà des avancées concrètes au bénéfice des personnes nécessitant des soins palliatifs et de leur entourage », se réjouit le ministère en charge de la Santé dans un communiqué.

L’une des avancées majeures concerne l’augmentation du nombre de lits. En 2024, on enregistre un accroissement de 3 % dans les unités de soins palliatifs (USP). Le nombre de lits identifiés de soins palliatifs (LISP) dans d’autres services hospitaliers a quant à lui augmenté de 7 %. En parallèle, l’hospitalisation à domicile (HAD) a vu une hausse de 22 % du nombre de patients pris en charge depuis 2022 (lire notre article). Ces actions vise à garantir un meilleur accompagnement à domicile, souvent préféré par les malades.

La stratégie a également renforcé son soutien aux équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP), avec la création de nouvelles équipes. En 2024, 420 EMSP interviennent désormais directement au domicile des patients, facilitant ainsi un maintien à la maison optimal.

Étendre les soins palliatifs sur tout le territoire

L’un des enjeux majeurs de la stratégie est de réduire les inégalités territoriales en matière d’accès aux soins palliatifs.

Fin 2023, 22 départements ne disposaient pas encore d’unités de soins palliatifs. Pour pallier cette situation, le gouvernement a décidé de débloquer 6 millions d’euros pour aider les agences régionales de santé (ARS) à créer de nouvelles USP, notamment dans les zones mal desservies. En 2024, trois départements ont déjà vu l’implantation d’une USP. Puis, 6 autres en disposeront d’ici fin 2025 et 4 supplémentaires en 2026.

Ce renforcement de l’offre de soins ne se limite pas aux établissements hospitaliers. Des filières régionales et territoriales de prise en charge des soins palliatifs sont en cours de structuration sous l’égide des ARS. Ces filières, qui permettent d’optimiser l’organisation des soins et de garantir une expertise locale, s’accompagnent de la création future de plans personnalisés d’accompagnement (PPA) pour les malades. Leur objectif sera notamment de centraliser l’expression des volontés et des besoins des personnes atteintes d’une affection grave.

De nouveaux dispositifs pour améliorer l’accompagnement

La stratégie décennale prévoit également le déploiement de dispositifs innovants pour améliorer l’accompagnement des patients en soins palliatifs. Parmi ces dispositifs, l’introduction des équipes d’hospitalisation à domicile d’intervention rapide en soins palliatifs (ERI-SP) figure en bonne place. Ce programme, déjà lancé en 2024, prévoit la création de trente équipes.

Un autre chantier important est la mise en place d’unités de soins palliatifs pédiatriques (USPP). Deux projets pilotes verront le jour en 2025, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Guyane. Ces unités auront pour mission d’assurer une prise en charge spécifique et adaptée des enfants et adolescents en fin de vie, un domaine jusqu’alors peu structuré.

Par ailleurs, le texte prévoit la mise en œuvre des premières structures intermédiaires entre la ville et l’hôpital, destinées aux personnes qui ne veulent/peuvent pas rester à domicile sans pour autant être hospitalisées. « Un cahier des charges national est en cours de concertation pour permettre aux ARS d’identifier les projets d’ici fin 2025 », assure le ministère.

Sensibiliser les Français aux directives anticipées

Pour sensibiliser le grand public, une campagne nationale visant à promouvoir la désignation de la personne de confiance et la rédaction des directives anticipées est prévue pour 2025. L’objectif est de permettre à chaque citoyen de mieux anticiper ses souhaits en matière de soins, un enjeu de dignité et de respect pour les patients et leurs familles.

Alors que des résultats sont déjà visibles, de nombreux défis restent encore à relever pour répondre aux besoins croissants de la population en soins palliatifs. Deux propositions de loi – l’une consacrée aux soins palliatifs et l’autre à l’aide à mourir – doivent ainsi être débattues à partir du 12 mai à l’Assemblée nationale.

© CIEM / Constance Périn