Octobre est le mois de la sensibilisation au placenta accreta, une complication grave qui peut survenir au cours d’une grossesse.

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Octobre : mois de sensibilisation au placenta accreta

En octobre, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français s’associe à l’association Placenta accreta France pour sensibiliser le public au placenta accreta. Cette pathologie méconnue peut survenir au cours d’une grossesse. Entre dépistage, facteurs de risque et traitements, il est crucial d’informer pour mieux diagnostiquer.

Dans le cadre du mois de sensibilisation au placenta accreta, le Collège national des gynécologues et obstétriciens Français (CNGOF) et l’association Placenta accreta France se mobilisent. Leur objectif : informer sur cette pathologie mal connue et encourager son dépistage.

Des complications sérieuses lors de l’accouchement

Le placenta accreta est une complication grave qui peut survenir au cours d’une grossesse. Elle se manifeste lorsque le placenta s’implante de manière trop profonde dans la paroi utérine. Cela rend alors son détachement impossible au moment de l’accouchement. En raison de la mauvaise contraction de l’utérus et du détachement incomplet du placenta, cette pathologie peut provoquer des hémorragies sévères. Les femmes peuvent également avoir des infections dues à des fragments de placenta restés dans l’utérus après la délivrance.

En France, environ une grossesse sur 2 000 est touchée par le placenta accreta. Cela représente environ 400 cas par an.

Les césariennes présentées comme l’un des facteurs de risque

La chirurgie utérine – que ce soit un curetage, une IVG, ou de précédentes césariennes – constitue le principal facteur de risque. Un placenta praevia, « lorsque le placenta s’insère dans la partie basse de l’utérus, recouvrant partiellement ou totalement le col » favorise également cette anomalie, précise l’association sur son site. Tout comme un âge maternel avancé. Toutefois, « en France, une étude récente montre que plus de la moitié des femmes atteintes de placenta accreta n’ont pas d’antécédent de césarienne ou de placenta praevia, nuance-t-elle. Chez ces patientes, le taux de complications au cours de l’accouchement est plus faible. »

Un diagnostic complexe sans symptômes visibles

Le dépistage est donc essentiel pour anticiper les complications potentielles. Ce diagnostic est souvent réalisé par échographie, particulièrement chez les femmes ayant des antécédents de césarienne ou de chirurgie utérine. Dans certains cas, une imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être nécessaire.

En dehors de ces examens, le diagnostic demeure difficile. Au total, 50 % des cas de placenta accreta sont découverts au moment de l’accouchement. Aucun symptôme reconnu n’est aujourd’hui associé à cette pathologie. Des douleurs dans la partie basse de l’utérus ou à la vessie, des difficultés urinaires ou des saignements vaginaux peuvent être présents. Mais, ils sont fréquemment interprétés comme des douleurs normales de grossesse, regrette l’association. Cela souligne l’importance d’un suivi médical approprié et d’une sensibilisation accrue parmi les professionnels de santé.

Placenta accreta : quelle prise en charge ?

Lorsque le diagnostic de placenta accreta est confirmé, une prise en charge spécialisée est essentielle. La naissance se fait alors généralement par césarienne entre 34 et 37 semaines de grossesse. Mais elle doit avoir lieu dans un centre disposant d’un plateau technique adapté. En outre, 70 % des cas de placenta accreta donnent lieu à une naissance prématurée (pour aller plus loin, lire notre article).

Lors de la naissance, le placenta peut rester « accroché fermement à l’utérus », explique Placenta accreta France. « Tenter de le détacher présente un risque élevé d’hémorragie. » C’est pourquoi une ablation de l’utérus est généralement envisagée. On parle alors d’une hystérectomie partielle ou totale. Une étape lourde pour les femmes qui n’est pas sans conséquences. En effet, 40 % des patientes atteintes développent des troubles de stress post-traumatique.

Heureusement, dans certains cas, une procédure de traitement conservateur peut être mise en place. « Une embolisation des vaisseaux placentaires sera faite suite à la césarienne afin que le placenta se résorbe de lui-même dans les mois qui suivent », précise l’association. Mais en plus des risques d’hémorragie, cette technique présente aussi des risques d’infection par la suite.

En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre sage-femme.

© CIEM / Constance Périn