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Les orthophonistes se placent en alliés du « bien vieillir »

La Fédération des orthophonistes lance une campagne d’information pour rappeler leur rôle dans la prise en charge de certains troubles liés au vieillissement comme les difficultés de déglutition ou de communication.

Les orthophonistes n’interviennent pas uniquement auprès des enfants mais ils peuvent également prendre en charge les personnes âgées. C’est précisément sur ce dernier point qu’insiste la nouvelle campagne d’information de la Fédération nationale des orthophonistes. Baptisée « Je vieillis ! Et si j’avais besoin d’orthophonie ? », elle met en avant la prise en charge par la profession des troubles liés à l’avancée en âge.

Prévenir et prendre en charge les signes du vieillissement

Face au vieillissement de la population et dans le prolongement de la Stratégie nationale de santé 2023-2033 mise en place par le gouvernement, les orthophonistes se présentent comme « des interlocuteurs privilégiés dans le cadre du vieillissement ». Inévitablement, l’avancée en âge entraîne toute une série de modifications. Elle engendre bien sûr des changements au niveau physique, mais aussi au niveau du comportement, de la perception, de la mémoire, de la concentration ou encore de la de la voix (lire notre article sur la presbyphonie). Même si « Certains signes de l’âge peuvent être ceux d’un vieillissement naturel, d’autres sont des signes de fragilité sur lesquels on peut agir par la prévention en orthophonie », précise la FNO. D’autres symptômes liés au vieillissement nécessitent quant à eux des soins.

Sensibiliser pour aider à « bien vieillir »

Misant sur l’identification, la campagne d’information s’appuie sur des situations concrètes auxquelles les seniors peuvent tous être confrontés. Sur son affiche, la FNO les interpelle en posant cette question : « On ne vous laisse pas le temps de finir vos phrases ? », avant de les encourager à prendre contact avec un orthophoniste. Le site internet dédié, Fno-prevention-orthophonie.fr, va même plus loin en donnant des exemples précis : « En vieillissant, Marie a la voix plus faible, elle cherche davantage ses mots et ses idées, elle a besoin de plus de temps pour s’exprimer ». Il délivre ensuite des conseils adaptés – ici, prendre son temps pour formuler ses idées, continuer à échanger avec ses proches… – avant d’expliquer ce qui doit amener à consulter : gêne dans les activités quotidiennes, isolement, voix qui se dégrade, etc.

Les orthophonistes, des spécialistes de la rééducation

Les orthophonistes sont les « spécialistes des troubles du langage, de la communication et de la sphère oro-myo-faciale [bouche, muscles, visage, NDLR] ». Leurs interventions de rééducation ont par exemple pour objectif d’améliorer ou de maintenir les capacités de communication, à l’oral ou à l’écrit, afin de conserver une vie sociale ou encore de permettre à une personne de continuer à s’alimenter en évitant les fausses routes. Ils peuvent pour cela utiliser des jeux, des images, des photos ou encore des livres ou un ordinateur dans le cadre des exercices. Cette prise en charge est d’autant plus importante que : « Des études récentes montrent que préserver les facultés sensorielles et de communication permet de ralentir l’entrée dans les maladies neurodégénératives », insiste la Fédération des orthophonistes.

Pour bénéficier de leur expertise, il faut qu’un médecin généraliste ou spécialiste (oto-rhino-laryngologiste, gériatre, neurologue…) établisse une prescription médicale.

Lors du premier rendez-vous, l’orthophoniste réalise un bilan. Il fait passer des tests à la personne pour comprendre ses difficultés et les capacités sur lesquelles la rééducation pourra s’appuyer. Puis, il rédige un compte rendu détaillant le diagnostic, la nature du traitement et le nombre de séances nécessaires. Ces dernières sont remboursées, après accord de l’Assurance maladie.

© C i E M / Léa Vandeputte