Pharmacien : une profession dynamique
Avec 75 080 pharmaciens en janvier 2025, la profession atteint son plus haut niveau depuis dix ans, selon les chiffres dévoilés par l’Ordre national des pharmaciens. Ces bons résultats en font un métier dynamique, même si la vigilance reste de mise notamment vis-à-vis des fermetures d’officines.
L’Ordre national des pharmaciens a rendu public, le 5 juin, son panorama de la démographie des pharmaciens. En plus de dévoiler les chiffres clés de la profession, cette étude dresse un bilan des actions pour la rendre plus attractive.
Une hausse démographique encourageante
Au 1er janvier 2025, 75 080 pharmaciens étaient ainsi inscrits à l’Ordre. « La profession atteint son plus haut niveau depuis dix ans », indique le communiqué, soit + 2,7 % sur la période. Sur les deux dernières années, la hausse du nombre de pharmaciens est de 1,7 %. Cette évolution est principalement portée par une augmentation de 15,3 % des nouveaux inscrits (2 927 pharmaciens début 2025). Parmi eux, 8,1 % ont effectué leurs études à l’étranger, majoritairement au sein de l’Espace économique européen ou en Suisse.
Le renouvellement générationnel en marche
La structure démographique de la profession montre des signes encourageants de rajeunissement. La moyenne d’âge reste stable, mais l’âge médian a diminué, passant de 47 à 45 ans en 10 ans.
Mais, la base de la pyramide des âges s’élargit. En effet, 23 % des pharmaciens ont moins de 35 ans en 2024, contre 21,9 % en 2014. Ils sont 60,6 % à avoir moins de 50 ans (55,6 % en 2014).
« En parallèle, le pic de pharmaciens de 50-55 ans observé il y a dix ans se retrouve aujourd’hui dans l’augmentation du nombre de pharmaciens de plus de 60 ans », ajoute le communiqué. Leur proportion est passée de 13,6 % en 2014 à 18,4 % en 2024.
Des points à ne pas négliger
Toutefois, « une analyse plus fine selon les secteurs incite cependant à rester prudents », estime l’Ordre. Ainsi, 260 fermetures d’officines ont été recensées en 2024. Par conséquent, le nombre de titulaire diminue : – 1,3 %.
De plus, 17 % de places de praticien en pharmacie hospitalière sont vacantes au 1er janvier 2025, d’après le Centre national de gestion. Et ce, alors même que le nombre d’inscrits est en haute de 18 % sur 10 ans.
Par ailleurs, la démographie des biologistes médicaux enregistre une baisse de plus de 10 % des effectifs sur la même période.
L’Ordre des pharmaciens poursuit son suivi
Face à ces enjeux, l’Ordre national des pharmaciens a mis en place une « feuille de route attractivité ». Celle-ci a pour objectif de garantir le maintien de la démographie pharmaceutique et d’améliorer l’attrait de la profession.
Pour cela, l’Ordre a développé un modèle de projection, fondé sur l’année 2022, permettant de simuler les tendances à l’horizon 2050. Il permet ainsi de tester différentes hypothèses grâce à un suivi et une mise à jour régulière des données. Ce sera notamment le cas avec les chiffres issus du panorama de la profession.
En parallèle, « l’Ordre entend poursuivre ces engagements en collaboration avec l’ensemble des acteurs et des pouvoirs publics ».
Promouvoir le métier de pharmacien
L’Ordre a également lancé une campagne de valorisation des missions de santé publique des pharmaciens. Cette initiative a permis de faire connaître la profession à travers plus de 100 forums, salons ou festivals. Les étudiants ont, de leur côté, réalisé plus de 1 200 opérations dans le cadre du Challenge bouge ta pharma, coorganisé avec l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF).
Les pharmaciens travaillent aussi à adapter la première année d’accès aux études de santé. Il restait en effet 293 places vacances en 2e année de pharmacie à la rentrée 2024, même si ce nombre a progressivement diminué ses trois dernières années. La profession veut donc rendre plus lisible les études de santé pour encourager les vocations.
Pour finir, l’Ordre souhaite favoriser la reconnaissance des pharmaciens diplômés à l’étranger. Il œuvre, aux côtés des pouvoirs publics « pour simplifier, voire créer de nouvelles procédures », notamment en faveur des praticiens hors Union européenne, tout en « garantissant des compétences adaptées équivalentes aux diplômés français ».
Pharmacien, un acteur essentiel de l’accès aux soins.
La profession a connu des évolutions ces dernières années. Le périmètre de compétences des pharmaciens s’est élargi (lire notamment notre article), ce qui les a ancrés dans un rôle d’acteur de santé de proximité de premier plan.
« Les données clés de la démographie 2024 confirment la nécessité de poursuivre nos efforts et la collaboration avec toutes les parties prenantes pour dynamiser l’attractivité de tous nos métiers et garantir la pérennité du modèle pharmaceutique, a déclaré Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. En effet, dans un contexte où l’accès aux soins est plus que jamais un enjeu d’avenir pour les territoires, il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour assurer la présence pharmaceutique. Ainsi, l’Ordre suivra et participera par ses propositions avec la plus grande attention aux travaux parlementaires en cours et à venir. Ils seront essentiels pour le futur de nos métiers. »