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Plan psychiatrie 2025 : les grandes lignes

Souvent décriée, la psychiatrie va faire l’objet d’un nouveau plan articulé en 3 axes et 26 mesures. Son objectif ? Ne plus laisser la souffrance psychique sans réponse en mobilisant l’école, les soignants et les centres médico-psychologiques.

Ce 10 octobre a lieu la 33e Journée mondiale de la santé mentale, décrétée Grande cause nationale par le gouvernement cette année. La santé mentale est l’affaire de tous mais la souffrance psychique est parfois laissée sans réponse. C’est la raison pour laquelle le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux soins a lancé un nouveau plan en 26 mesures. Le premier axe est dédié à l’identification des troubles psychiques. Le gouvernement prévoit de déployer un modèle national de repérage et d’intervention précoce sur tout le territoire et de former notamment deux « personnels-repères » dans chaque établissement scolaire. La totalité des personnels de santé scolaire devrait aussi être formée et un kit contenant des outils très concrets, pour agir en cas de détection d’une forme de mal-être, être remis à la communauté éducative. Quelque 300 000 secouristes en santé mentale devraient être opérationnels d’ici 2027.

Un renforcement de l’accès à la psychiatrie de proximité

Le deuxième axe du plan gouvernemental se concentre sur la psychiatrie de proximité. Au cœur du dispositif, les centres médico-psychologiques (CMP) devraient être renforcés pour proposer des consultations sans rendez-vous. Ainsi, 30 filières psychiatriques du service d’accès aux soins (SAS) seront déployées et le nombre de psychologues conventionnés, dans le cadre du dispositif Mon soutien psy, doublé d’ici 2027. Le plan prévoit aussi de diversifier les équipes psychiatriques dans les services d’urgence hospitaliers et de les former aux alternatives à l’isolement mais aussi de mieux suivre les patients en souffrance mentale après les crises. Dans cet objectif, des dispositifs de suivi post-urgence devraient être implantés dans chaque région et des solutions concrètes proposées aux patients, grâce notamment à l’identification de lieux d’hébergement ou de répit à court terme.

Former, soutenir et mieux organiser les soins

L’axe trois du plan vise à renforcer la formation et la coordination des soignants, eux aussi parfois en souffrance. Associant soins, formation et recherche, les secteurs psychiatriques universitaires (SPU) devraient être développés et les enseignements des étudiants en médecine, en psychiatrie renforcée. Le plan prévoit d’atteindre le chiffre de 600 internes en psychiatrie par an d’ici 2027 et de lancer une mission nationale sur les conditions de travail en psychiatrie.

Pour une meilleure organisation, les projets territoriaux de santé mentale (PTSM) seront renforcés tout comme les directives anticipées en santé mentale permettant aux patients d’exprimer à l’avance leurs souhaits en cas de crise. Des équipes de soins spécialisées en santé mentale devraient être créées dans chaque région.

Enfin, les tensions d’approvisionnement des médicaments utilisés en santé mentale seront mieux prises en compte. Le plan prévoit la création d’un groupe de travail dédié au sein de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) et la publication régulière de l’état des stocks et des mesures engagées. « Ce plan n’est pas un aboutissement : c’est un point de départ. Celui d’un engagement durable, à la hauteur de ce que nous devons à celles et ceux qui vivent avec un trouble psychique, et à celles et ceux qui les soignent », a expliqué Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins. Il devrait être mis en place progressivement cet automne et déployé jusqu’en 2027.

Violaine Chatal