Pollution chimique : des mesures urgentes pour protéger notre santé
Face à une pollution chimique omniprésente et ses effets délétères sur la santé, la Fondation pour la recherche médicale lance un appel aux pouvoirs publics. L’objectif : réduire l’exposition de la population aux substances toxiques et prévenir ainsi de nombreuses maladies chroniques.
La pollution chimique est désormais partout : dans l’air que nous respirons, les aliments que nous consommons, les objets du quotidien et même dans nos logements. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 24 % des décès dans le monde sont liés à des facteurs environnementaux, dont les polluants chimiques font partie.
Inquiète par cette situation, la Fondation pour la recherche médicale (FRM) alerte sur les risques sanitaires majeurs liés à une exposition prolongée aux polluants chimiques : cancers, maladies neurodégénératives, asthme, diabète, obésité, troubles du neurodéveloppement (dont l’autisme) et infertilité. On estime que 23 % des maladies chroniques dans le monde seraient attribuables à des facteurs environnementaux.
Des réglementations insuffisantes face aux enjeux
Malgré les preuves scientifiques avérées, les réglementations en vigueur restent largement inadaptées. La FRM relève trois failles majeures. Premièrement, certains polluants à toxicité avérée restent pourtant autorisés, comme certains pesticides ou des polluants éternels (PFAS). À cela s’ajoute le fait que les normes actuelles ne tiennent pas compte de l’exposition à plusieurs substances en même temps, appelée poly-exposition, ni des « effets cocktails », c’est-à-dire les effets de leurs combinaisons. Enfin, l’importation de produits contenant des substances interdites est toujours permise, exposant les consommateurs à des substances nocives.
Des mesures concrètes pour limiter l’exposition à la pollution chimique
Depuis 2019, la FRM a fait de l’impact de l’environnement sur la santé un axe prioritaire de recherche. Elle propose aujourd’hui trois mesures urgentes à mettre en œuvre.
Premièrement, elle appelle à banir du marché les substances toxiques à la dangerosité scientifiquement prouvée et interdire l’importation de produits qui en contiennent. La deuxième piste d’amélioration consiste à revoir les seuils d’exposition autorisés, en prenant en compte la réalité de la poly-exposition et les interactions entre substances. Enfin, la Fondation pour la recherche médicale recommande une prévention renforcée en informant la population, notamment pendant la période périnatale. L’objectif étant de protéger les femmes enceintes et les nourrissons, population particulièrement sensible aux perturbateurs endocriniens comme les bisphénols et phtalates. Cette mesure permettrait de réduire le risque d’apparition de maladies dans un jeune âge ou plus tardivement (troubles du neurodéveloppement, allergies, etc.).
Des gestes simples pour réduire son exposition au quotidien
En attendant des mesures concrètes des politiques, la FRM délivre cinq actions simples à adopter pour limiter son exposition aux polluants chimiques (lire aussi notre article) dans sa vie de tous les jours.
Il est d’abord conseillé d’éviter les plastiques, notamment pour les emballages alimentaires et cosmétiques. La Fondation recommande également de privilégier l’acier ou la fonte pour les ustensiles de cuisine. Elle conseille aussi d’éviter les bouilloires ou contenants en plastique. Consommer des produits bio fait également partie de ses directives, afin de limiter les résidus de pesticides. Une autre solution consiste à diversifier son alimentation et de favoriser le fait maison (lire aussi notre article sur une alimentation durable). Il est enfin tout indiqué d’aérer régulièrement son logement et de limiter l’usage de désodorisants ou bougies parfumées, sources de polluants intérieurs.
Autant de solutions faciles à mettre en place pour réduire son exposition aux polluants et préserver sa santé, avant une prise de conscience réelle des pouvoirs publics.