L’association France psoriasis lance une campagne pour mieux expliquer cette maladie qui ne touche pas que la peau. Chez près de 70 % de patients, en effet, elle est associée à d’autres pathologies qui méritent aussi d’être prises en charge.

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Le psoriasis n’est pas qu’une maladie de la peau

L’association France psoriasis lance une campagne pour mieux expliquer cette maladie qui ne touche pas que la peau. Chez près de 70 % de patients, en effet, elle est associée à d’autres pathologies qui méritent aussi d’être prises en charge.

Pour la Journée mondiale du psoriasis du 29 octobre, l’association de patients France psoriasis a lancé une campagne pour mieux faire connaître cette pathologie. Généralement réduit à une simple affection cutanée (lire aussi notre dossier sur la peau), le psoriasis est en fait une maladie inflammatoire chronique qui peut toucher tout l’organisme. Or, cette réalité souvent est ignorée. Les résultats d’une enquête OpinionWay, menée en juin dernier, révèle ainsi une méconnaissance, tant chez le grand public que chez les patients eux-mêmes.

Des comorbidités fréquentes mais méconnues

Le sondage a été réalisé auprès de 504 patients et 1 002 Français. Résultat : 66 % des personnes atteintes et 62 % du grand public savent que le psoriasis peut s’accompagner d’autres pathologies. Cependant, peu d’entre eux sont capables d’en citer. « Moins de deux sur dix maladies associées sont identifiées par le grand public et les patients », indique l’association. Les personnes atteintes de psoriasis seraient pourtant près de 70 % à souffrir ou à avoir souffert de l’une d’entre elles.

Parmi les maladies associées, le rhumatisme psoriasique, l’hypertension artérielle, les troubles cardiovasculaires et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici) sont les plus fréquentes. À cela s’ajoutent le diabète de type 2, l’anxiété, la dépression et les atteintes ophtalmologiques. L’obésité est aussi l’une des comorbidités et a tendance à aggraver les symptômes du psoriasis.

De fausses croyances y compris chez les malades

Quand on questionne les patients sur les maladies associées, ces derniers citent des pathologies qui ne sont pourtant pas concernées. Ainsi, plus d’un tiers (35 %) pense, à tort, que l’arthrose est entrainée par le psoriasis. De même, 24 % d’entre eux évoquent la dermatite atopique, qui demeure une maladie cutanée à part entière. « Pire encore, certains répondants pensent que leur cancer de la peau ou bien leur maladie neurologique est liée au psoriasis ! », regrette l’association.

Seuls les troubles psychiques, tels que la dépression ou l’anxiété, sont bien connus. Ainsi, 75 % des patients établissent un lien direct avec leur psoriasis. C’est, en revanche, moins de la moitié pour le diabète, l’obésité ou encore l’hypertension.

Pour une prise en charge globale de la maladie

La méconnaissance de cette affection cutanée a des effets directs sur les soins. Près de quatre patients sur cinq pensent que la gestion des maladies associées n’entre pas dans la prise en charge du psoriasis. Et ils sont autant à estimer qu’elles sont mal identifiées par les professionnels de santé. Par conséquent, 65 % des patients ressentent un manque de reconnaissance et de coordination entre les spécialistes.

Pourtant, les attentes sont fortes. Dans le détail, 53 % des personnes interrogées souhaitent une prise en charge globale de leurs symptômes. D’autre part, près de la moitié appellent à une meilleure information sur les maladies associées.

Des conséquences lourdes sur la santé mentale des patients

D’autant que ces dernières ont un impact non négligeable sur la vie quotidienne des patients. Soixante-sept pour cent d’entre eux estiment ainsi qu’elles altèrent leur vie personnelle. Ce chiffre grimpe à 82 % chez les moins de 50 ans.

Malheureusement, elles influent aussi sur leur santé mentale. Ainsi, trois malades sur quatre déclarent souffrir de dépression et d’anxiété. Par ailleurs, « 60 % des répondants atteints de maladies associées au psoriasis se sentent fatigués mentalement et émotionnellement », constate l’association. Ils affirment également ressentir une inquiétude pour leur futur, et se sentent dépassées par la gestion de leur pathologie.

Autant d’informations qui ne font que confirmer l’urgence d’une approche plus globale du soin. Et la campagne de France psoriasis est notamment là pour nous le rappeler.