Quand les voyages dans l’espace font avancer la médecine
Véritables prouesses technologiques, les voyages dans l’espace et les séjours dans la Station spatiale internationale sont l’occasion de réaliser des expériences scientifiques. Leurs résultats viennent enrichir la connaissance et nourrir la médecine du futur.
L’astronaute Thomas Pesquet, rentré de sa seconde mission à bord de la Station spatiale internationale (ISS) en novembre dernier, a fortement participé à la médiatisation du travail réalisé dans l’espace. Tout au long des six mois qu’a duré sa mission, il a partagé sur ses réseaux sociaux son quotidien, ses travaux de maintenance, mais surtout ses activités scientifiques. Même si tous les astronautes ne sont pas à proprement parler des chercheurs, ils participent activement aux progrès de la science.
Améliorer les connaissances biomédicales
Dans l’espace, le corps humain n’est plus soumis à la gravité. Les muscles, les os, les artères, les organes ou le système nerveux souffrent de l’apesanteur, qui ne leur est pas naturelle. Ils doivent alors s’adapter à cette nouvelle situation. Ce contexte particulier fait de l’astronaute un sujet d’étude idéal pour mieux appréhender la biologie de l’homme et le fonctionnement de l’organisme. D’autant que cette absence de pesanteur accélère le vieillissement, notamment artériel. Ces conditions extrêmes sont aussi l’occasion de mener des observations impossibles à réaliser sur terre. Le but est de comprendre la survenue et l’évolution de certaines pathologies, comme les problèmes cardiovasculaires, l’ostéoporose ou encore les troubles du sommeil (lire l’encadré « Étudier le sommeil de Thomas Pesquet »).
Transmettre et analyser les résultats
Les expériences réalisées par notre astronaute français ont été supervisées par le Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales (Cadmos), basé au Centre national d’études spatiales (Cnes) à Toulouse. Leurs membres ont préparé les expériences au sol, notamment celles sur la physiologie humaine, et les ont adaptées à l’apesanteur. Ils ont ensuite suivi en temps réel leur réalisation dans l’espace. Une fois la mission terminée, ils assurent le traitement des données recueillies. Ces dernières font avancer la recherche et sont un prélude à la médecine du futur.
@ C I E M/Benoît Saint-Sever
Étudier le sommeil de Thomas Pesquet
Durant sa mission à bord de l’ISS, l’astronaute Thomas Pesquet a participé à l’étude Dreams sur le sommeil. Ce dernier peut en effet être perturbé par la micropesanteur, qui influe sur les paramètres physiologiques, ainsi que par la modification du cycle jour/nuit. Les habitants de la station voient le soleil se lever et se coucher seize fois par jour ! Pour comprendre l’impact de ces changements sur l’endormissement et la qualité des phases de repos, l’astronaute a utilisé un bandeau connecté dont les capteurs mesurent l’activité cérébrale, les mouvements du corps et la fréquence cardiaque. L’objectif est de recueillir des données pour mieux accompagner le sommeil des astronautes lors des futurs séjours spatiaux de longue durée.
L’ISS, un incroyable laboratoire de recherche
La Station spatiale internationale (International Space Station– ISS) est conçue pour être unvéritable laboratoire de recherche. En vingt ans, 3 000 expériences scientifiques y ont été menées, principalement dans le domaine de la biologie, de la science des matériaux et de l’astronomie. La micropesanteur qui règne à l’intérieur de la station offreun cadre exceptionnel pourréaliser des expériences et testerdes théories. L’ISS constitueaussi un avant-poste unique pourobserver la Terre (évolution des glaciers, des villes, des barrières de corail, etc.).