En ce mois d’octobre, la Sécurité sociale célèbre ses 80 ans d’existence, un système unique, né pour protéger chaque citoyen.

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La Sécurité sociale fête ses 80 ans

En ce mois d’octobre, la Sécurité sociale célèbre ses 80 ans d’existence. Un anniversaire qui rappelle l’importance de ce système unique, né pour protéger chaque citoyen, de la naissance à la retraite.

Octobre 1945-octobre 2025 : 80 années se sont écoulées depuis la création de la Sécurité sociale. Fondée sur les principes de solidarité et d’équité, elle a transformé la vie des Français en garantissant un accès aux soins, aux allocations familiales, et à une retraite digne. Pourtant, ce modèle est aujourd’hui mis à l’épreuve.

Les bases d’un système solidaire

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France se reconstruit et pose les bases d’un système inédit. La Sécurité sociale naît des ordonnances des 4 et 19 octobre 1945. « Elle est bâtie sur des valeurs fondatrices : un système solidaire, universel et équitable », rappelle le ministère de la Santé dans un communiqué. Ainsi, chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

« La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun, qu’en toutes circonstances, il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes », affirmait le ministre du Travail d’alors, Alexandre Parodi.

Ce modèle, universel et redistributif, a permis de réduire les inégalités et de protéger les plus vulnérables, des familles monoparentales aux personnes en situation de handicap.

Un régime général de protection sociale

Aujourd’hui, le régime général couvre 90 % de la population. À ses côtés, on trouve le régime agricole (pour les exploitants et salariés agricoles) et les régimes spéciaux (pour les salariés de certaines grandes entreprises, publiques notamment).

Les recettes de la Sécurité sociale proviennent des cotisations sociales. Ses dépenses comportent notamment les prestations et minima sociaux, les primes d’activités, les retraites, les allocations-chômage et les remboursements des soins.

« Le financement de la protection sociale représente un tiers du revenu national, précise le ministère. La Sécurité sociale gère un budget équivalent à une fois et demie celui de l’État. »

Accompagner tous les moments de la vie

Dans le détail, la Sécurité sociale couvre les besoins de la population à travers plusieurs branches. Ainsi, la « Maladie » permet aux citoyens de se faire soigner (prise en charge des frais médicaux, hospitalisations…). Elle est gérée par la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam).

La « Famille » a pour objectif d’aider les parents et les enfants au travers des caisses d’allocations familiales (CAF). Ces dernières mettent également en œuvre de nombreux dispositifs de solidarité envers les plus vulnérables.

La « Vieillesse » verse les pensions aux retraités du régime général via ses différents organismes. Elle est pilotée par l’Assurance retraite (la Caisse nationale d’assurance vieillesse – Cnav), qui propose aussi des dispositifs en faveur de l’action sociale et du bien vieillir.

Les « Accidents du travail et maladies professionnelles » sont administrés par l’Assurance maladie. Cette branche « joue un rôle central dans la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, en en assurant notamment une prise en charge financière et médicale », explique le ministère de la Santé.

La branche « Autonomie » est la dernière-née. Elle mène les politiques publiques et pourvoit aux dépenses liées à l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. C’est la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) qui la dirige depuis 2021.

À ces cinq domaines de risques s’ajoute enfin la branche « Recouvrement ». Sa mission est de collecter les cotisations et contributions sociales et de les redistribuer.

Les défis actuels de la Sécurité sociale

Malgré sa solidité, la Sécurité sociale fait face à des défis majeurs. « La pérennité du système repose sur sa capacité à s’adapter et à évoluer pour répondre aux multiples défis rencontrés, dont sa soutenabilité, mise à mal par les crises économiques et financières, ainsi que par les évolutions sociodémographiques de la France », constate le ministère.

Le vieillissement de la population et la dénatalité pèsent en effet sur l’équilibre entre ressources et dépenses. En 1960, quatre actifs cotisaient pour un retraité. Mais aujourd’hui, ce ratio est tombé à 1,3 actif pour un retraité. De plus, le nombre croissant de personnes en situation de perte d’autonomie, et la hausse des dépenses de santé qui en découle, augmentent mécaniquement les dépenses. Ces tendances menacent la viabilité du système par répartition.

En parallèle, le changement climatique ajoute une pression supplémentaire. Il fait effectivement courir des risques accrus pour la santé et l’emploi et donc engendrent des dépenses supplémentaires.

Enfin, la lutte contre la fraude sociale est devenue une priorité pour préserver l’équité et l’équilibre des comptes (lire aussi notre article).

Malgré tout, la Sécurité sociale demeure un modèle de solidarité nationale et de protection de tous les citoyens.