« Sun tattoo », les dangers du tatouage à la crème solaire
Le « sun tattoo », c’est la tendance de l’été sur les réseaux sociaux qu’il faut pourtant éviter. Derrière cette pratique en apparence anodine se cachent en effet des risques majeurs pour la santé cutanée.
Le « sun tattoo » consiste à appliquer de la crème solaire de manière sélective sur la peau pour créer des motifs qui apparaissent après une exposition au soleil. Si cette « trend », popularisée sur des plateformes comme TikTok et Instagram, peut sembler ludique, elle expose en réalité à des dangers pour la peau et la santé en général.
D’autant qu’elle n’est pas la seule. Les tendances « burn lines » ou « tan lines » – littéralement lignes de brûlures ou de bronzage – font beaucoup parler. Elles consistent, quant à elles, à prendre des coups de soleils pour obtenir des marques de bronzage.
Informer les jeunes
Les professionnels de santé sont alarmés par ces pratiques. Sur les réseaux sociaux, ils réalisent de nombreuses vidéos de prévention. C’est le cas du cancérologue Idriss Troussier, sur Instagram, ou de la dermatologue Marie Jourdan, sur TikTok.
Le phénomène inquiète même le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder. Ce dernier a diffusé une vidéo de sensibilisation à destination des jeunes. « S’exposer au soleil sans crème, ni aucune protection, parfois même avec des huiles ou du monoï, se faire un tatouage éphémère sur la peau en prenant un coup de soleil : il faut arrêter tout ça, c’est très dangereux ! », insiste-t-il.
Des « sun tattoo » aux graves conséquences
« Quand vous brûlez au soleil, les UV atteignent l’ADN des cellules de votre peau, poursuit Yannick Neuder. Ces expositions entraînent, non seulement plus de risque de vieillissement, mais aussi plus de risques de cancer, de mutations et de développement de carcinomes et de mélanomes. Par exemple, on sait que les coups de soleil chez les enfants augmentent très significativement le risque de cancer à l’âge adulte, le risque de mélanome. »
Chaque année, en France, entre 141 000 et 250 000 cancers de la peau sont en effet diagnostiqués. De plus, selon Santé publique France, 85 % sont attribuables à une exposition excessive aux UV naturels ou artificiels.
Les bons réflexes pour se protéger
Il faut savoir qu’aucune exposition solaire n’est sans risque. Pour protéger sa peau, mieux vaut donc s’exposer le moins possible. L’Assurance maladie conseille de porter un chapeau, des lunettes de soleil (lire aussi notre article) et des vêtements couvrants. La tranche horaire entre 12 heures et 16 heures, moment où l’ensoleillement est le plus important, est à éviter. Et pour compléter ces mesures, il est recommandé d’appliquer de la crème solaire 15 à 30 minutes avant une exposition. Il faut étaler une quantité suffisante : 2 mg par cm² de peau. Certaines zones ne doivent pas être oubliées comme les oreilles, la nuque, le nez, les mains et les pieds. L’opération doit être renouvelée toutes les 2 heures ou après chaque baignade.
Il faut aussi adapter le facteur de protection solaire (FPS) à sa peau et aux conditions d’exposition. Par exemple, une personne à la peau sensible, qui prend facilement des coups de soleil et qui prévoit d’aller à la plage, doit choisir une très haute protection, c’est-à-dire un FPS 50+. Dans les mêmes conditions, une peau prend rarement des coups de soleil pourra se contenter d’un FPS 15 à 25.
Oubliez donc le « sun tattoo » qui va à l’encontre de toutes ces recommandations. Car, comme le souligne Yannick Neuder, « Votre peau, c’est votre vie, vous n’en avez qu’une : ne la sacrifiez pas pour 30 secondes de buzz ! »