Quelles vacances avec un proche en perte d’autonomie ?
L’été est synonyme de farniente. Mais pour les huit à onze millions d’aidants français, partir en vacances avec un proche dépendant peut s’avérer un parcours du combattant. Tour d’horizon des dispositifs existants pour profiter de ses congés en toute sérénité.
Soutenir un proche dépendant est éprouvant au quotidien. Selon le baromètre de la Fondation April publié en 2021, 1 aidant sur 2 en France se dit « isolé » ou « démuni » et 27 % d’entre eux culpabilisent à l’idée de prendre du repos. Votée en 2015, la loi d’adaptation de la société au vieillissement a instauré un droit au répit. Objectif : financer des solutions de prise en charge pour permettre aux aidants de souffler un peu. Pour en bénéficier, le proche aidé doit être bénéficiaire de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie). Le montant du « droit au répit » est plafonné à 509,76 € maximum par allocataire et par an et la demande doit obligatoirement passer par le conseil départemental et une visite médicosociale à domicile.
Des aides temporaires pour soulager
Tout droit venu du Québec, le concept de baluchonnage a été importé en France en 2019 par l’association Baluchon France. Le principe : un « baluchonneur » agréé (aide à domicile, auxiliaire de vie sociale, aide-soignant…) s’installe au domicile de votre proche pendant la durée de vos vacances (de 4 à 14 jours) afin de l’aider à effectuer tous les actes du quotidien (toilette, repas, déplacements…) tout en assurant une compagnie. Ce dispositif malin a l’avantage d’éviter tout changement d’environnement pour la personne dépendante. Autre option : l’hébergement temporaire. Il peut avoir lieu dans une résidence autonomie, en Ehpad ou dans une famille. Dans ce dernier cas, les accueillants familiaux doivent être agréés par le conseil départemental et disposer d’un logement adapté. N’hésitez pas à contacter l’association nationale des accueillants familiaux et de leurs partenaires (Famidac) ou l’entreprise sociale et solidaire CetteFamille, spécialisées dans ce type d’hébergement.
Partir ensemble ? C’est possible !
Impossible de laisser votre proche seul quelques jours ? Des initiatives ont vu le jour pour offrir aux aidants et aidés l’opportunité de partager des vacances ensemble. Ainsi l’ANCV (Agence nationale pour les Chèques Vacances) a créé le programme « Seniors en Vacances ». Le concept : des séjours à petit prix dans 195 destinations, encadrés par du personnel médicosocial, pour se reposer tout en partageant un moment privilégié. Plus de 700 000 personnes ont profité de ce dispositif depuis 2007. Autre option : emmener son proche en vacances et faire appel à un sevice d’aide à domicile directement sur place pour des petits travaux de ménage ou des soins médicaux. Le SSIAD (service de soins infirmiers à domicile) peut assurer la continuité des soins, sur prescription médicale. Si la personne aidée bénéficie de l’APA, elle aura le droit aux mêmes prestations sur son lieu de villégiature que si elle était restée chez elle. À noter : il est nécessaire de contacter au préalable le service APA pour organiser au mieux votre séjour.
© C i E M / Céline Durr
- Pour en savoir plus :
Vacances Répit Famille
Des villages vacances pour les aidants et les aidés ? Il fallait y penser ! L’association Vacances Répit Famille (VRF) associe village vacances et structure médicosociale. Offrant repos et loisirs dans un lieu adapté aux besoins de chacun, ces centres de vacances (en Touraine, Pays de la Loire et Jura) proposent notamment des activités ludiques et des espaces de parole. Bon à savoir : en fonction de ses revenus, il est possible d’obtenir une prise en charge de 75 à 85 % par la caisse de retraite complémentaire Agirc ou Arrco. Pour en savoir plus : www.vrf.fr.