© Shutterstock

Allergique aux fruits à coque : surveiller de près son alimentation

Dans la liste des allergies alimentaires les plus fréquentes, celle aux fruits à coque figure en bonne place. Pour éviter la survenue de réactions immunitaires qui provoquent des symptômes respiratoires, cutanés et digestifs, l’éviction de l’allergène reste parfois la seule solution.

Après le lait, l’œuf et les arachides, l’allergie aux fruits à coque est l’une des plus répandue chez les enfants, mais les adultes ne sont pas en reste puisqu’elle arrive également en quatrième position. « Cette famille regroupe les fruits secs oléagineux, issus des fleurs des arbres, et comporte la noix, l’amande, la noisette, la pistache, la noix de pécan, la noix de cajou, la noix de macadamia, la noix du Brésil et la noix de coco, explique Pascale Couratier, directrice de l’Association française pour la prévention des allergies (Afpral). En revanche, la cacahuète n’en fait pas partie puisque c’est une légumineuse qui pousse sous terre. » La prévalence de l’allergie à l’un ou l’autre des fruits à coque varie en fonction des habitudes alimentaires mais en Europe, c’est la noisette qui prédomine, suivie par la noix de cajou et la pistache.

Des symptômes variés

Comme toutes les allergies alimentaires, celle aux fruits à coque engendre des réactions immunitaires variées, liées à l’ingestion ou au contact avec l’allergène. « Il peut s’agir d’urticaire, de gonflement au niveau des lèvres, de larmoiement, d’asthme, d’eczéma, de douleurs abdominales, de troubles digestifs… », indique Pascale Couratier. Des symptômes plus graves peuvent aussi apparaître et nécessiter une prise en charge rapide, comme un œdème pharyngé ou laryngé – appelé aussi œdème de Quincke –, une crise d’asthme importante ou encore un choc anaphylactique. Plus fréquent chez l’adulte, ce dernier a un impact sur l’ensemble de l’organisme, touche les systèmes cardiovasculaire, neurologique, respiratoire et cutané, et comporte un risque vital. Il faut alors pratiquer en urgence une injection intramusculaire d’adrénaline « mais les patients conservent toujours avec eux un stylo auto-injectable pour pouvoir réagir en cas de problème », rassure la directrice de l’Afpral.

Identifier l’allergène pour l’éviter

En cas de symptômes et de suspicion d’allergie, il est conseillé de consulter son médecin traitant qui pourra orienter le patient vers un allergologue. Celui-ci pourra confirmer le diagnostic après avoir procédé à un bilan. Il est important d’identifier précisément l’allergène afin de mettre en place un régime d’éviction pour limiter la survenue de symptômes. « Les fruits à coque font partie de la liste des 14 principaux allergènes alimentaires qui doivent être mentionnés et inscrits en gras, en italique ou surligné sur les étiquettes », précise Pascale Couratier. Les allergiques doivent donc être très attentifs au moment de faire leurs courses et étudier en détail la liste des ingrédients, notamment des produits transformés. De même, au restaurant, il est recommandé de demander la carte des allergènes et de signaler sa situation au personnel. En complément de ces mesures préventives, l’allergologue peut prescrire des antihistaminiques pour l’urticaire, des bronchodilatateurs pour l’asthme, des corticoïdes pour l’eczéma, etc. Ces traitements ont pour objectif de calmer et de stabiliser les manifestations allergiques mais aussi d’améliorer la qualité de vie du patient.

© C I E M / Benoît Saint-Sever