Diverticules : comment prévenir leur apparition ?
Fréquents après 60 ans, les diverticules sont de petites poches faisant saillie à travers la paroi affaiblie du côlon. Bénins, ils sont parfois asymptomatiques mais peuvent aussi avoir des complications. Comment limiter leur survenue ? Les conseils du Dr Martine Cotinat, gastro-entérologue.
Comme des petites hernies, les diverticules se développent progressivement le plus souvent au niveau du dernier segment du côlon. Ils concernent 50 % des plus de 70 ans pour différentes raisons. « Si la génétique est impliquée dans l’histoire de la maladie diverticulaire, il existe de nombreux autres facteurs de risque : l’âge, les médicaments comme les anti-inflammatoires, l’alimentation et le mode de vie mais aussi des anomalies de l’intestin et de son microbiote », explique le Dr Martine Cotinat, gastro-entérologue et auteure de l’ouvrage Soignez les diverticules naturellement (Éditions Thierry Souccar). Le plus souvent, les diverticules restent discrets et sont découverts de façon fortuite. Lorsqu’ils se manifestent, ils sont douloureux (c’est la diverticulite) et peuvent donner lieu à des complications parfois graves comme un abcès ou une péritonite.
C’est la raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à consulter en cas de symptômes comme des douleurs ou des crampes au niveau de l’abdomen, des ballonnements mais aussi des nausées ou des vomissements. « La première chose à faire devant toute crise est de consulter son médecin qui va éliminer une complication de la maladie », confirme, en effet, le Dr Cotinat. En l’absence de complications et d’un terrain fragile, les antibiotiques ne sont pas obligatoires. « Les médicaments mais aussi les plantes sont prescrits pour soulager. La mise au repos de l’intestin est nécessaire : bouillons et tisanes sont les bienvenus. Un régime sans résidu complète ces boissons. L’alimentation sera élargie très progressivement en cinq étapes pour arriver à des repas variés et protecteurs. À chaque étape, les plats doivent rester savoureux ! », conseille le Dr Cotinat.
Des fibres au menu
Les crises peuvent être limitées grâce à une modification de l’hygiène de vie. « Cette prévention passe par l’arrêt du tabac, plus de fibres, moins de viande et plus d’activité physique. Il faut aussi essayer de conserver un poids normal », explique le Dr Cotinat qui indique qu’il est également possible de prévenir la formation des diverticules. « De nombreux arguments scientifiques incitent à le penser et nécessitent une modification du mode de vie », explique-t-elle. Il est, en effet, conseillé de consommer davantage de fibres solubles et insolubles en parts égales.
Les fibres solubles, attaquées par les bactéries, deviennent visqueuses au contact des liquides. Elles s’agrègent aux aliments et favorisent ainsi le glissement des résidus jusqu’à leur évacuation par l’organisme. Elles sont présentes au cœur des végétaux. On en trouve dans les pruneaux, les figues sèches, la mangue, les bananes, les agrumes, les épinards, les poireaux, les tomates… Les fibres insolubles sont moins facilement attaquées par les bactéries, elles fermentent donc moins bien mais elles fixent l’eau et possèdent un pouvoir de gonflement très élevé. Elles augmentent ainsi le volume des selles et accélèrent le transit intestinal. Elles font généralement partie de l’enveloppe des végétaux qui se cachent dans le son de blé, le pain complet, les légumes secs ou encore les amandes.
Il faut ajouter de l’eau à ce mélange fibreux pour qu’il soit efficace. C’est la raison pour laquelle il est conseillé de boire litre à 1,5 litre d’eau par jour. Il faut aussi aller à la selle dès qu’on en ressent le besoin et avoir une activité physique régulière car la sédentarité favorise la formation des diverticules.
© C I E M / Violaine Chatal