Le paludisme est causé par un parasite, transmis essentiellement par des moustiques anophèles.

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Une journée consacrée à la lutte contre le paludisme

Ce jeudi 25 avril 2024 est la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Cette maladie infectieuse, essentiellement transmise par les moustiques, touche 249 millions de personnes dans le monde.

Instituée par l’Organisation mondiale de la santé en 2007, la 17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme se déroule aujourd’hui, jeudi 25 avril. Elle est l’occasion de rappeler qu’il y a urgence à agir « en faveur de la prévention du paludisme et de la lutte contre cette maladie ».

Des zones plus touchées et des cas importés

En 2022, la paludisme a touché 249 millions de personnes, selon l’OMS. Et cette pathologie a entraîné 608 000 décès dans 85 pays. La zone la plus concernée est la région africaine qui concentre 94 % des cas (233 millions) et 95 % des décès dus à la maladie (580 000). De plus, les enfants de moins de cinq ans y représentaient 80 % des décès. Cette région « supporte une part importante et disproportionnée de la charge mondiale du paludisme », constate l’OMS.

« En France, les départements de la Guyane et de Mayotte sont les seules zones du territoire où le paludisme est présent », explique le ministère de la Santé. Les cas observés en métropole proviennent quasi exclusivement de voyageurs de retour d’un pays infecté. L’Assurance maladie estime le nombre de cas de paludisme d’importation en France métropolitaine à 2 185 en 2021.

Une maladie évitable

Le paludisme est une pathologie infectieuse. Elle est causée par un parasite, transmis essentiellement par des moustiques anophèles. Ces derniers se rencontrent principalement dans les zones tropicales et intertropicales.

Les premiers symptômes apparaissent généralement dans les 10 à 15 jours après la piqûre par le moustique infecté. Ils sont semblables à ceux de la grippe (fièvre, maux de tête, frissons…). Ils peuvent être bénins, notamment chez les personnes qui ont déjà été infectées, mais ils peuvent aussi entraîner des complications graves voire la mort. Ainsi, les nourrissons, les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes, les voyageurs et les personnes vivant avec le VIH ont un risque plus élevé. Pourtant, « il s’agit d’une maladie évitable et dont on peut guérir », rappelle l’OMS.

Guérir et prévenir

Le diagnostic du paludisme repose sur une recherche de la présence de parasites dans le sang. Celle-ci peut se réaliser soit au microscope, soit grâce à un test diagnostique rapide. Une fois la pathologie bien identifiée, le traitement repose sur différents médicaments antiparasitaires. Plus la prise en charge est rapide, moins les symptômes sont intenses.

Un traitement préventif est également disponible : la chimioprophylaxie antipaludique. Elle est conseillée aux personnes qui ont prévu de séjourner plus de 7 jours dans une zone concernée. C’est le médecin traitant qui prescrit le ou les médicaments les plus adaptés en fonction de plusieurs critères (destination, âge, autres traitements en cours…).

Enfin, depuis 2021, l’OMS préconise d’utiliser le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 chez l’enfant dans les zones où la transmission est modérée à forte. « Il est démontré que le vaccin réduit considérablement la morbidité et la mortalité palustres chez le jeune enfant », précise l’organisation. En octobre 2023, elle a recommandé un second vaccin, le R21/Matrix-M. « La disponibilité de deux vaccins antipaludiques devrait permettre un déploiement à grande échelle dans toute l’Afrique », estime-t-elle.

En complément, il convient aussi d’éviter les piqûres de moustiques. Pour cela, l’OMS préconise de mettre en place des mesures simples : porter des vêtements protecteurs, utiliser des répulsifs et des moustiquaires.

Financer la lutte contre le paludisme

Mais la mise en place de toutes ces mesures prophylactiques requiert des financements. Selon le Rapport 2022 sur le paludisme dans le monde publié par l’OMS, le montant investi dans la lutte mondiale contre le paludisme est de 3,5 milliards de dollars US. Le montant des ressources nécessaires est lui de 7,3 milliards de dollars US. Insuffisant donc. D’autant que « le déficit de financement s’est accentué, en particulier au cours des trois dernières années ».

La journée mondiale de lutte contre le paludisme est donc l’occasion de remobiliser les différents acteurs mondiaux autour de ces questions. L’OMS s’est en effet fixé comme objectif, d’ici 2023, d’éliminer le paludisme dans 35 pays au moins, de réduire son incidence et la mortalité d’au moins 90 %, et d’empêcher sa résurgence. Des buts qu’elle qualifie d’« ambitieux, mais réalistes à l’échelle mondiale ».

© C i E M / Léa Vandeputte

Pour en savoir plus sur l’OMS, lisez notre article « OMS : l’histoire d’une coopération internationale pour la santé ».