Le nombre de cas de cancer de la prostate, très répandu chez l'homme, pourrait doubler au cours des quinze prochaines années dans le monde.

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Près de trois millions de cancers de la prostate dans le monde en 2040 ?

Le nombre de cas de cancer de la prostate, à l’échelle mondiale, pourrait doubler au cours des quinze prochaines années. Or, ce cancer est déjà l’un des plus répandus chez l’homme. Explications.

Les cancers de la prostate vont fortement progresser au cours des prochaines années, notamment dans les pays moins riches, révèle la revue scientifique britannique The Lancet. En 2040, 2,9 millions de personnes pourraient être atteintes de la maladie contre 1,4 million de cas recensés en 2020, selon les projections des chercheurs.

L’augmentation de l’espérance de vie en cause

Pour expliquer cette hausse, les auteurs de l’étude évoquent d’abord le vieillissement de la population. Ce type de cancer est, en effet, très rare avant 50 ans, et touche particulièrement les hommes à partir de 70 ans. « Cette augmentation du nombre de cas ne peut pas être évitée par des changements de mode de vie ou des interventions de santé publique à elles seules, et les gouvernements doivent préparer des stratégies pour y faire face », estiment-ils.

Pour donner une note d’espoir, les scientifiques insistent sur l’importance de mettre les moyens dans la lutte contre ce cancer. « Le fardeau de la maladie à l’échelle mondiale est déjà important, mais il existe des domaines de soins contre le cancer, mis en évidence par la commission, où la technologie, l’autonomisation des patients et les innovations de changement de pratique simple peuvent faire progresser la lutte contre le cancer », constatent-ils.

Des tests primordiaux à partir de 50 ans

Pour endiguer le phénomène, les auteurs de l’étude prônent ainsi un accroissement des tests, à la fois plus réguliers et plus précoces. Ils estiment qu’un cancer dépisté à temps permet une guérison dans 95 % des cas. Tumeur maligne et sans symptômes, le cancer de la prostate se développe lentement et affecte donc la glande située sous la vessie et autour de l’urètre.

Le diagnostic se déroule en deux temps. D’abord, un toucher rectal effectué par le médecin, puis une prise de sang pour évaluer le taux d’antigène prostatique spécifique (PSA), si une anomalie est détectée. Pour confirmer le diagnostic, une biopsie est réalisée. Elle permet de déterminer le degré d’avancement de la maladie et le traitement adéquat. Les spécialistes préconisent un test de contrôle tous les deux ans à partir de 50 ans, et même dès 40 ans pour les personnes à risque avec des antécédents familiaux.

Une hausse globale de tous les cancers

À l’échelle mondiale, cette prévision de hausse du nombre de cancer de la prostate n’est malheureusement pas isolée. L’ensemble des maladies cancéreuses devrait connaître une augmentation du nombre de cas au cours des prochaines décennies. En février dernier, l’OMS dévoilait des projections : l’organisation estime qu’environ 35 millions de nouveaux cas de cancer pourraient être enregistrés d’ici à 2050 dans le monde.

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