Le gouvernement a présenté une nouvelle feuille de route interministérielle 2025-2026 pour promouvoir un sommeil de qualité. Objectif : sensibiliser, prévenir et agir sur un enjeu majeur de santé publique.

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Un plan d’action pour améliorer le sommeil des Français

Dans le cadre de la Grande cause nationale dédiée à la santé mentale, le gouvernement a présenté sa nouvelle feuille de route interministérielle 2025-2026 pour promouvoir un sommeil de qualité. Objectif : sensibiliser, prévenir et agir sur un enjeu majeur de santé publique.

Le sommeil n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale. Pourtant, en France, sa durée et sa qualité diminuent, notamment depuis la crise sanitaire.

Pour replacer le sommeil comme pilier de notre santé (lire aussi notre dossier sur le sujet), Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins, a dévoilé le mardi 22 juillet, la nouvelle feuille de route interministérielle 2025-2026. « Ce plan d’actions ambitieux mobilise plusieurs ministères et propose des mesures concrètes pour améliorer la qualité de ce déterminant essentiel de la santé physique et mentale », indique le communiqué.

Les Français dorment moins… et moins bien

En 50 ans, les Français ont en effet perdu une heure et demie de sommeil. « Un Français sur cinq dort moins de 6 heures par nuit pendant la semaine », révèle la feuille de route. De plus, « on estime que plus de 30 % des enfants et jusqu’à 70 % des adolescents ne dorment pas suffisamment ». Par ailleurs, 45 % des Français sont confrontés à au moins un trouble du sommeil (lire notre article).

Les conséquences du manque de sommeil sur notre santé

Bien dormir est pourtant essentiel à l’équilibre physique, mental et social. À l’inverse, un manque de sommeil a des conséquences importantes sur la santé. Il accroît par exemple les risques de troubles cardiovasculaires. « Un temps de sommeil trop court augmente de 55 % les risques d’obésité chez les adultes (89 % chez les enfants) », précise également le gouvernement. De plus, « des nuits de moins de 6 heures augmentent de 28 % le risque de développer un diabète de type 2 ».

Ce déficit a également des répercussions sur la santé mentale. Il augmente les risques psychiques, avec des difficultés de concentration et une baisse des performances scolaires et professionnelles. « Cela accentue les risques de troubles de l’humeur, d’anxiété et de symptômes dépressifs : l’insomnie multiplie par 2 le risque de développer une dépression et 75 % des personnes vivant avec des troubles psychiques ont une mauvaise qualité de sommeil », précise la feuille de route. Selon Santé publique France, un Français sur deux ressent du stress qui a un impact sur son sommeil.

Une feuille de route interministérielle ambitieuse

Face à ce constat préoccupant, le gouvernement souhaite agir. Il place le sommeil au centre des préoccupations sanitaires, à l’instar de l’alimentation et de l’activité physique. La nouvelle feuille de route mobilise une dizaine de ministères, comme l’Éducation nationale, le Travail ou encore le Logement.

Les engagements de l’État s’organisent ensuite autour de cinq grands axes. Le premier consiste à informer et sensibiliser les Français sur les bienfaits d’un bon sommeil. Le deuxième vise à éduquer dès l’enfance à l’importance de bien dormir. Il entend s’appuyer, pour cela, aussi bien sur les familles que sur le système scolaire. La troisième orientation est d’améliorer les environnements de vie et de travail pour favoriser le repos. Le gouvernement souhaite aussi, dans un quatrième axe, renforcer le dépistage et l’accompagnement des troubles du sommeil. Enfin, soutenir la recherche scientifique sur le sujet et ses déterminants constitue sa dernière priorité.

Des mesures concrètes pour un meilleur sommeil

De ces cinq axes se déclinent ensuite 25 mesures. Parmi les actions phares, le plan envisage la création d’espaces calmes labellisés « Quiet » pour réduire les nuisances sonores. Le site de prévention Mangerbouger.fr sera aussi renforcé avec des contenus dédiés au sommeil.

Un autre axe concerne les logements. Le plan défend ainsi la « lutte contre les nuisances sonores grâce à des rénovations qui permettent à la fois d’améliorer les qualités thermiques et acoustiques des logements ». Il ambitionne aussi de renforcer l’accès aux soins pour les troubles du sommeil. Les professionnels de santé seront sensibilisés à l’importance du sommeil comme déterminant de santé somatique et mentale.

Afin de faciliter le dépistage des troubles du sommeil, le gouvernement entend aussi mettre à disposition de tous de l’application Jardin Mental, consacrée à la santé mentale. Cette dernière comprend des conseils et recommandations pour bien dormir. Enfin, pour accompagner les parents et repérer et prévenir leur épuisement, le plan prévoit de mieux faire connaître les dispositifs de répit financés par les caisses d’allocations familiales (CAF).