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Les recettes d’une alimentation durable


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4/5 Trois questions à Christian Rémésy

Ancien directeur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), Christian Rémésy milite depuis 40 ans pour une nutrition équilibrée et une agriculture durable : « Le seul futur alimentaire possible », selon lui.

Vous êtes l’inventeur du concept de nutriécologie. En quoi cela consiste-t-il ?

C’est l’idée que la meilleure façon de bien se nourrir est aussi la plus efficace pour protéger l’environnement. Il est tout à fait possible de trouver un mode alimentaire satisfaisant pour l’homme et la planète. Cela suppose de repenser en profondeur la chaîne alimentaire. Je propose l’organisation d’États généraux de l’alimentation, l’implantation de ceintures de paysans autour des villes et la taxation des aliments ultratransformés comme on taxe les carburants.

Vous dénoncez les recommandations nutritionnelles officielles. Pourquoi sont-elles inefficaces ?

On ne construit pas un système alimentaire équilibré sur des arguments marketing, forcément réducteurs. Même l’injonction des cinq légumes par jour est inexacte. En réalité, il faudrait consommer quotidiennement une grande diversité de végétaux, au moins dix par jour, si possible cultivés de façon écologique dans des sols régénérés.

Et pour la viande, que préconisez-vous ?

En consommer en petite quantité, mais régulièrement. Et varier les sources de protéines animales. L’idéal : trois portions par jour. Une portion, cela peut être un œuf, un morceau de fromage ou 100 grammes de viande rouge.

Pour en savoir plus : La Nutriécologie, Christian Rémésy, Thierry Souccar Éditions, 2020.