Septembre turquoise, la campagne pour sensibiliser aux cancers gynécologiques
Chaque année, 18 000 cas de cancers gynécologiques sont diagnostiqués en France. Avec l’opération Septembre turquoise, ce mois de sensibilisation invite toutes les femmes à s’informer et à recourir au dépistage.
On connaît tous Octobre rose, mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. On connaît moins Septembre turquoise, le mois de sensibilisation aux cancers gynécologiques. Et pourtant, tous les ans, 18 000 femmes sont concernées par un cancer gynécologique en France. C’est pourquoi Imagyn, association de patients atteints de cancers gynécologiques, a lancé en 2017 cette campagne nationale. « C’est Barack Obama, ancien président des États-Unis, qui avait proclamé en 2016, Septembre mois de sensibilisation au cancer de l’ovaire car sa mère est morte de ce cancer », précise l’association. Ainsi, l’opération Septembre turquoise, de la couleur du ruban de sensibilisation au cancer de l’ovaire, organise tout au long du mois des rencontres, des webinaires, et des événements, partout en France. L’agenda est à retrouver sur le site Imagyn.org. L’objectif étant d’inciter les femmes à mieux connaître ces pathologies et à s’emparer des outils de prévention.
Les cancers gynécologiques, des pathologies encore mal connues
Le cancer du col de l’utérus, généralement dû à une infection par papillomavirus humains (HPV), est souvent le plus cité des cancers gynécologiques. Et pourtant, il n’est pas le plus fréquent : un peu plus de 3 000 nouveaux cas sont recensés chaque année.
Avec plus de 8 000 par an, le cancer de l’endomètre, aussi appelé cancer du corps de l’utérus, est le cancer gynécologique le plus répandu en France (lire notre article). Il est aussi la 4e cause de cancer chez la femme. Et malgré cela, il reste encore assez méconnu. Il concerne essentiellement les femmes ménopausées, et son principal symptôme, des saignements après la ménopause, est souvent négligé.
Le cancer de l’ovaire, quant à lui, est généralement diagnostiqué à un stade avancé. Il est appelé le « tueur silencieux », car il évolue sans symptômes spécifiques.
Bien que moins fréquents, il existe aussi les cancers de la vulve et du vagin.
Participer au dépistage organisé
Le cancer de l’utérus est le plus connu, mais aussi le plus évitable, à condition d’utiliser pleinement les moyens de prévention disponibles. Il est en effet le seul à bénéficier d’un dépistage organisé (via un frottis cervico-utérin et/ou test HPV). Pour réaliser le test, il suffit de prendre rendez-vous avec son gynécologue, son médecin généraliste ou sa sage-femme (lire notre interview d’Anna Roy). Il est proposé à toutes les femmes de 25 à 65 ans. 10 millions de personnes y participent chaque année. La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) permet de se protéger de ce cancer. Il est proposé depuis 2023 à tous les élèves de 5e (à lire ici).
Prévenir et consulter
Les autres cancers gynécologiques ne bénéficient pas de dépistage organisé. Il est donc conseillé de consulter un professionnel de santé en présence de symptômes tels que : des douleurs lors des rapports sexuels, des pertes vaginales inhabituelles, des douleurs abdominales ou lombaires, des troubles urinaires ou digestifs, de fatigue importante ou encore en cas d’apparition d’une masse. L’âge est aussi un facteur déterminant, la majorité des cancers gynécologiques survenant plus fréquemment après la ménopause.
En dehors de la génétique, les principaux facteurs de risque du cancer de l’endomètre sont l’obésité, le diabète, l’hypertension, et le syndrome de Lynch. « Le principal symptôme qui peut évoquer une tumeur de l’endomètre et qui doit absolument pousser à consulter un médecin est l’apparition d’un saignement vaginal après la ménopause, prévient l’Institut Gustave Roussy.
Le cancer de l’ovaire, aussi, est généralement lié à une prédisposition génétique. Un suivi médical auprès des familles concernées est donc largement recommandé.
Rappelons qu’un suivi gynécologique régulier est recommandé pour chaque femme, dès la puberté et tout au long de la vie. Par ailleurs, l’adoption d’une bonne hygiène de vie constitue un moyen efficace de réduire le risque de développer un cancer gynécologique.
Briser les tabous autour des cancers gynécologiques
Les cancers gynécologiques sont aujourd’hui encore tabous, car ils « touchent l’intimité profonde des femmes », indique l’association Patients en réseau dans un communiqué. Et pourtant, en parler demeure essentiel. En ce mois de septembre, les associations invitent donc chaque femme à se renseigner sur le sujet. Car s’informer, c’est déjà se protéger.
L’IUCT-Oncopole lance sa campagne digitale en 2025
En tant que Centre expert régional des cancers gynécologiques, l’IUCT-Oncopole de Toulouse participe également à l’événement Septembre turquoise. Pour l’édition 2025, le comité de gynécologie lance une campagne grand public dénommée « Septembre turquoise, l’Oncopole vous répond ». Le principe ? Une mini-série de 4 vidéos pour s’informer sur les cancers gynécologiques et faire le point sur la prévention.